Les joueurs des Cardinals de l'Arizona et des Eagles de Philadelphie ont bien retenu les leçons rattachées aux défaites passées. À une victoire d'une participation au Super Bowl, ils sont en mesure, d'un côté comme de l'autre, de revenir sur ces moments difficiles et décrire les effets positifs qu'ils en ont tiré.

Évidemment, les Cardinals sont beaucoup plus familiers avec les bas-fonds de la NFL, eux qui ont maintes fois terminé au dernier rang de leur section, que ce soit à Chicago, à St. Louis et maintenant en Arizona.

Quant aux Eagles, qui n'ont jamais bougé de Philadelphie, ils visent un premier championnat depuis 1960. Bien qu'ils aient été nettement meilleurs que les Cardinals au fil des ans, ils ont subi d'amères défaites lors de la dernière décennie, dont trois lors de matchs de championnat d'association et une autre au Super Bowl.

Alors, est-ce qu'autant d'échecs peuvent aider à vous apprendre comment gagner?

«De toute évidence, nos défaites passées représentent nos moments les plus sombres», a opiné le quart Donovan McNabb, alors qu'il se préparait en vue de cette étonnante finale d'Association nationale face aux Cardinals.

«Ce qui demeure dans de tels cas, ce sont les opportunités ratées: le match contre la Caroline (en janvier 2004), la rencontre contre Tampa (en janvier 2003).»

Peu importe ce que dira McNabb ou tout autre athlète professionnel à sa place, le fait de n'être qu'à une seule victoire du Super Bowl ne peut être mis de côté. Et pour les Cardinals, l'une des six concessions actuelles à n'avoir jamais atteint la rencontre ultime de la NFL, il n'y a pas de doute que ces conversations de la mi-janvier sont toutes nouvelles.

Mais il en va de même de l'attitude des joueurs, assure le demi de sûreté Adrian Wilson.

«Je crois que cette équipe est très différente de celles pour lesquelles j'ai joué auparavant», a affirmé Wilson, dont les huit saisons en Arizona font de lui le joueur comptant le plus d'ancienneté chez les Cardinals.

«C'est parce que nous voulons tous que cette organisation connaisse du succès et faire disparaître ce manque de respect à notre égard. Chaque fois que nous sautons sur le terrain, les gens ne pensent qu'aux vieux Cardinals. Il faut faire changer cette mentalité et forcer les équipes qui nous affrontent à nous respecter.»

Voilà ce que l'on pourrait appeler une nouvelle approche. Mais une approche très valable, si l'on considère que les Cardinals ont mérité un premier championnat de division depuis 1975, avant de vaincre les Falcons d'Atlanta et les Panthers de la Caroline, pourtant favoris, lors des deux premiers matchs des séries éliminatoires de 2008.

Les Cardinals seront encore les négligés ce dimanche, mais les Eagles ne les prendront certainement pas à la légère.

«D'être ici aujourd'hui est quelque chose d'incroyable lorsque l'on pense qu'il y a cinq ans, nous n'avions jamais l'impression d'avoir une chance de gagner un match, confie l'ailier défensif Bertrand Berry. Je me disais que ça arriverait sans doute un jour, mais nous avons dû sauter sur le terrain et le faire nous-mêmes.»