Juste au moment où on croyait qu'ils ne pouvaient pas s'enfoncer davantage, les Cowboys ont profité d'un joli voyage à St.Louis pour faire en plein ça: s'enfoncer davantage.

Je ne vous dis pas le nombre d'experts de la NFL - dépisteurs, dirigeants des Panthers et des Saints, journalistes - qui avaient la gueule à terre devant l'écran plasma sur la galerie de presse à Charlotte. Petit résumé des commentaires entendus lors de la journée: «Les Rams qui mènent par 20 points?», «Les Cowboys sont mous», et «Certains de ces gars-là ne seraient même pas capables de se tailler un poste avec les Tiger-Cats de Hamilton» (OK, le dernier commentaire est de moi).

 

Avec tout ça, les Cowboys se retrouvent aujourd'hui avec une fiche de 4-3, et laissez-moi vous dire que plus personne ne parle de Super Bowl dans leur cas.

Les joueurs de Dallas ont des tas de problèmes, alors par où on commence? Évidemment, l'absence de Tony Romo n'a pas aidé. Brad Johnson, son remplaçant, a joué comme ce qu'il est: un quart de 40 ans qui n'avait pas commencé un match en deux ans. Le vieux a raté des receveurs qui étaient libres, a manqué de précision, et a commis trois interceptions. Dure journée au bureau, n'est-ce pas?

Mais Johnson n'est pas l'unique responsable. Les Rams ont marqué 34 points. Je répète: les Rams ont marqué 34 points. Honnêtement, je ne m'attendais pas à écrire cette phrase-là cette saison. Avec ou sans Romo, les Cowboys ne gagneront pas souvent s'ils accordent autant de points chaque semaine. Ce n'est pas tout: la ligne à l'attaque est pleine de trous, et les mauvaises pénalités continuent de couler l'équipe. Comme d'habitude, quoi.

Terrell Owens, lui, ne cesse de disparaître. Cette fois, il a capté deux petites passes pour 31 verges de gains. Et voilà qu'il se remet à échapper des passes et à faire ses tracés à moitié...

Vers la fin du match, les caméras de télé nous ont montré le visage de l'entraîneur Wade Phillips. On lui aurait dit que quelqu'un venait de voler sa voiture, son argent et son identité qu'il n'aurait pas eu l'air aussi abattu.

En voilà un qui est sur le siège chaud, comme disent les Anglos.

Dans la NFL, n'importe qui peut battre n'importe qui, comme l'a déjà écrit Jean-Paul Sartre. Des preuves, il y en a chaque dimanche.

Les Colts qui perdent à Green Bay? Ouf... Et moi qui pensais que Peyton et ses amis étaient de retour sur la route du succès. Les Raiders qui battent les Jets? Ouf là aussi... Et moi qui pensais que le Broadway Brett allait avoir une journée facile.

Permettez-moi de citer un autre grand penseur, monsieur Bill Parcells: «Il faut attendre la Thanksgiving avant de tirer des grandes conclusions dans cette ligue...»

Bien d'accord avec ça.

Je ne sais plus quoi penser des Redskins de Washington. Des fois, les Redskins jouent comme des prétendants au titre. Des fois, ils jouent comme les Redskins de l'époque Heath Shuler.

Hier, ils affrontaient les Browns de Cleveland. Des Browns qui revenaient d'un gros lundi soir, mais des Browns qui ont mis quatre quarts avant de commencer à jouer au football.

Oui, les Redskins ont gagné. Bravo. Mais on a plutôt l'impression que ce sont les Bruns qui ont perdu. L'attaque des Browns a été nulle, et la défense en a arraché contre la course.

Malgré tout ça, le botteur Phil Dawson avait une chance d'égaliser la marque à 25 secondes de la fin. Le pauvre gars a «poussé» le ballon à la droite des poteaux...

À la place des Redskins, on s'arrangerait pour avoir le triomphe modeste en ce petit lundi. À la suite des résultats d'hier, il est évident que la meilleure équipe de la Conférence nationale, c'est à East Rutherford qu'elle se trouve.