(Palafavera) Geraint Thomas, qui fêtait ses 37 ans jeudi, a conservé la tête du Tour d’Italie en grappillant même quelques secondes sur Joao Almeida en compagnie de Primoz Roglic, son nouveau dauphin, à l’issue de la 18e étape jeudi à Val di Zoldo.

Le champion d’Italie, Filippo Zana, a créé la surprise en remportant l’étape au sprint devant le Français Thibaut Pinot dont l’espoir de décrocher une ultime victoire dans le Giro s’est sans doute définitivement évanoui, avant sa retraite en fin d’année.

Les deux hommes faisaient partie d’une longue échappée de sept coureurs qui ont réussi à conserver environ deux minutes d’avance sur les principaux favoris.

Ceux-ci se sont expliqués dans l’avant-dernière ascension où Roglic a attaqué, seulement suivi par Thomas. Mais Almedia s’est accroché et a au final réussi à limiter les dégâts pour conserver sa place sur le podium, à 39 secondes de Thomas et dix secondes derrière Roglic.

« C’est une bonne journée. Je suis resté avec Primoz et on a réussi à prendre un peu de temps sur Joao. Mais il faut rester prudent. Roglic a connu un mauvais jour l’autre jour et aujourd’hui c’était au tour d’Almeida », a commenté Geraint Thomas.

Le Giro pourrait se jouer vendredi lors de l’étape reine vers Tre Cime di Lavaredo, le toit de cette 106e édition, où on attend une grande bagarre entre favoris.

« L’occasion d’une vie »

C’est l’étape la plus dure sur le papier avec ses cinq ascensions, toutes redoutables. Le peloton devra notamment se cogner le terrible Passo Giau (9,9 km à 9,3 %) où Egan Bernal avait cimenté son succès dans le Giro en 2021, avant d’entamer la montée finale vers Tre Cime di Lavaredo, à 2304 m, avec une pente de 7,2 km à 7,6 %.

Arrivé avec environ deux minutes d’avance sur les favoris, Pinot se replace au général où il figure désormais au septième rang, à 4 min 43 s du leader. Il peut aussi se consoler d’avoir repris le maillot bleu de meilleur grimpeur après avoir fait le plein en haut de tous les cols.

Mais c’est clairement la déception qui primait pour le Français, déjà deuxième vendredi à Crans Montana, qu’on pouvait apercevoir le regard hagard et recroquevillé sur lui-même à l’issue de l’étape.

« Il y a quand même beaucoup moins de déception. J’ai vraiment mis tout ce que j’avais, a commenté Pinot. C’était une belle échappée, j’étais avec Warren (Barguil) et Aurélien (Paret-Peintre), des mecs que j’apprécie. Je lance le sprint d’un peu loin, mais j’ai quand même moins de regrets que la dernière fois. »

Il avait pourtant fait ce qu’il fallait en accrochant une échappée de costaud. Et c’est à la pédale que Pinot a décroché tout ce joli monde, sauf l’étonnant Filippo Zana, 24 ans, sublimé par le port du maillot de champion national.

« C’est déjà un rêve d’être sur ce Giro. Alors gagner une étape, avec le maillot de champion d’Italie, c’est incroyable. C’était l’occasion d’une vie », a jubilé le coureur de Jayco-AlUla.