S’il n’avait pas d’attentes précises en amorçant son parcours à la Ligue des champions en novembre dernier, les choses étaient bien différentes pour le pistard Mathias Guillemette samedi, à Londres, où était disputée la cinquième et dernière manche du calendrier de l’évènement.

Tous les espoirs étaient permis pour le Trifluvien qui pointait en troisième place du classement général provisoire des épreuves d’endurance à l’aube de cette ultime sortie. « Quand je me suis levé le matin, j’espérais vraiment pouvoir conserver ma place dans le top 3 », a-t-il confié avec une touche d’amertume en entrevue avec Sportcom.

Et pour cause pour celui qui, après avoir obtenu une sixième place au scratch, a connu des ennuis à la course par élimination samedi. Fort d’une récolte de quatre médailles à cette épreuve depuis le début de la Ligue des Champions, Guillemette a été piégé derrière un adversaire néerlandais et il n’a pu faire mieux qu’une 12e place.

Son rêve de monter sur le podium au cumulatif des courses d’endurance s’est ainsi envolé en moins d’une seconde. « J’ai juste manqué un petit instant et c’était parti », a poursuivi l’athlète de 20 ans.

Dans cette course, il faut que la stratégie soit à 100 % et j’ai fait une petite erreur. C’est la première fois que je faisais une erreur depuis le début, mais elle a coûté cher !

Mathias Guillemette

Le Québécois a ainsi glissé de deux rangs au classement final pour aboutir en cinquième place avec un total de 107 points.

Meneur en début de journée, le Suisse Claudio Imhof a fini septième au scratch et deuxième à la course par élimination pour consolider sa première place. Son cumulatif de 125 points lui a permis de mettre la main sur le titre assorti d’une bourse de 25 000 euros (35 000 dollars canadiens, NDLR).

Sortir de l’ombre

Même si la déception était toujours aussi vive quelques heures après la cérémonie de clôture de cette deuxième édition de la Ligue des champions, Mathias Guillemette retiendra plus de positif que de négatif de sa première saison au sein du circuit.

C’est sûr qu’une cinquième place, ce n’est pas ce que j’espérais au début de la course, mais c’est plus que ce que je pouvais demander de la série. Je suis extrêmement content d’être au top du classement. J’aurais espéré un meilleur sort aujourd’hui (samedi), mais je ne peux pas vraiment demander plus.

Mathias Guillemette

Il faut dire qu’en à peine un mois et demi, celui qui arborait le dossard numéro 72 est passé de « presque pur inconnu » à aspirant au titre en endurance.

« J’ai été le dernier coureur admis dans la compétition après que Kelsey Mitchell m’ait présenté aux organisateurs lors des mondiaux, alors ce n’est pas si pire comme résultat », a-t-il dit à la blague, mentionnant au passage les bons coups réalisés lors des dernières semaines.

« Juste de gagner la première élimination, c’était géant ! Au début, les gars ne me connaissaient pas du tout, alors ils ne me regardaient pas dans les courses. C’était plus facile d’être sneaky, mais j’ai gagné beaucoup de respect avec mes performances et mes quatre médailles. »

Certes, Guillemette aura profité d’une « passe sur la palette » de sa coéquipière Kelsey Mitchell, sans qui il n’aurait peut-être pas été sélectionné pour la Ligue des Champions. Mais, au bout du compte, son talent aura parlé pour lui et il sera de retour encore plus fort à la prochaine occasion.

« Je suis vraiment content d’être dans la grande ligue ! Ça aide beaucoup pour la confiance, c’est certain, et les prochaines compétitions seront différentes. On me surveillera plus à l’avenir, mais c’est bon signe pour moi », a-t-il conclu.