(Copenhague) Michael Woods a deux objectifs très clairs pour la première semaine du Tour de France : « ne pas chuter et perdre du temps ».

L’an dernier, l’Ontarien était tombé à la première étape, ce qui lui avait potentiellement coûté une victoire plus tard dans le Tour, estime-t-il. Il s’était un peu éparpillé en se battant pour le maillot à pois de meilleur grimpeur, finalement remporté par Tadej Pogačar, et en maintenant un intérêt pour le classement général.

Cette fois, sa mission est claire : remporter une étape, point à la ligne.

« Gagner une étape ici est l’un des buts de ma carrière », a affirmé Woods en marge de la conférence de presse d’Israel-Premier Tech, où il partageait la scène avec ses coéquipiers Chris Froome et Jakob Fuglsang, jeudi après-midi.

« Je crois que c’est possible. L’année dernière, j’ai terminé troisième dans une étape [au Grand-Bornand] et je pense qu’à cause de ma chute, je n’étais pas à 100 % dans cette course. »

PHOTO DANIEL COLE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

À compter de ce vendredi, Michael Woods participera à son troisième Tour de France.

J’ai manqué d’autres occasions dans le passé en raison de chutes. Je sais que si je reste sur mon vélo, j’ai une chance de gagner une étape. J’espère donc que ce sera cette année.

Michael Woods

Ce ne sera pas simple. La veille, Froome lui avait rappelé qu’il était tombé au moins une fois à chacun de ses grands tours.

« C’est mon cas aussi. Je crois que presque 80 % du peloton va chuter dans cette course. Tout le monde sait qu’il y a une chance que ça arrive dans les étapes compliquées comme celle de Roubaix [mercredi]. S’il pleut, ce sera dégueulasse ! »

Perdre du temps… pour mieux gagner

La première semaine au Danemark et dans le nord de la France s’annonce particulièrement piégeuse. En perdant du temps comme il l’anticipe, Woods pourra plus facilement se glisser dans des échappées par la suite. Sa première cible est la septième étape qui se conclut au sommet de la Planche des Belles Filles.

Les grandes étapes de montagne, en deuxième et troisième semaines, pourraient aussi lui sourire.

« J’ai également montré que j’étais capable de gagner une étape qui ne se termine pas au sommet, comme à la Vuelta en 2020, a-t-il précisé. Même dans une étape de transition, j’ai donc une chance. Dans cette équipe, on a plusieurs coureurs qui peuvent gagner. Ça m’aide parce qu’on a plusieurs cartes à jouer. »

Gêné par des blessures et par la maladie en milieu de saison, le père de deux enfants de 2 ans et demi et de 11 mois juge sa forme aussi bonne que l’an dernier à pareille date, voire meilleure. Il vient d’ailleurs de remporter la Route d’Occitanie, sa première victoire dans une course par étapes.

Le quatrième mousquetaire

Avec ses coéquipiers Hugo Houle et Guillaume Boivin et avec Antoine Duchesne, qui évolue pour Groupama-FDJ, Woods sera donc l’un des quatre Canadiens au Tour de France, un sommet historique.

Maintenant, la grande question, relayée par des lecteurs : ce francophile d’Ottawa doit-il être considéré comme un Québécois ?

Woods, qui réside en Andorre, mais loue une maison à Chelsea, a répondu avec ce plaidoyer :

« C’est grâce au Québec que j’ai commencé ma carrière, avec des commanditaires comme Sylvan [Adams, propriétaire d’Israel-Premier Tech], mais aussi Louis Garneau qui m’a aidé à mes débuts. »

PHOTO BENOIT TESSIER, ARCHIVES REUTERS

Michael Woods, lors de la 18e étape du Tour de France 2021, dans les hauteurs pyrénéennes entre Pau et Luz Ardiden

Je ne suis pas totalement bilingue, mais dans mon cœur, j’aime le Québec. C’est ma province préférée dans le Canada.

Michael Woods

« Quand je vais revenir avec ma famille, je sais que c’est au Québec que je vais m’installer. Je pense au parc de la Gatineau, où je fais mes entraînements. On est si chanceux d’avoir ces paysages et cette géographie. Je ne peux pas dire que je suis québécois, mais je suis fier d’être du Québec. »

Le surnom que lui ont donné ses amis québécois dans le peloton parle de lui-même : Michel Dubois…