Lauriane Genest a connu ce qui est jusqu’à maintenant l’apogée de sa carrière, l’été dernier, avec une médaille olympique. De retour sur son vélo pour la Coupe des nations, l’athlète de Lévis est ravie de faire un retour à la compétition avec le vent dans les voiles, même si elle peut toujours s’améliorer.

Pour la première fois depuis plus de 800 jours, Lauriane Genest et ses coéquipières de l’équipe nationale de cyclisme sur piste participaient à la Coupe des nations, à Glasgow, au Royaume-Uni, le week-end dernier.

La Québécoise a obtenu une belle récolte avec la médaille d’argent au sprint par équipes avec ses compatriotes Kelsey Mitchell et Sarah Orban, en plus d’avoir mis la main sur la médaille de bronze au keirin.

« Ça confirme que j’ai la capacité de faire des podiums et d’être parmi les meilleures, a expliqué l’athlète de 23 ans. Il y a encore du travail à faire et il y a encore place à amélioration, mais c’est encourageant que malgré des erreurs ou en n’étant pas dans la meilleure forme de ma vie, je sois capable de bien performer quand même. »

Genest a pu constater d’elle-même l’immense évolution entre la cycliste qu’elle était il y a deux ans et celle qui vient de remporter deux médailles en lever de rideau.

Avant la course par équipes, les cyclistes canadiennes ne savaient pas trop à quoi s’attendre, puisqu’il s’agissait de la première compétition de la saison. Elles ne savaient pas non plus dans quelles conditions allaient se présenter les autres nations. Même si elle a récolté l'argent, Genest croit tout de même que ses coéquipières et elle auraient été en mesure de gagner l’or.

Deuxième place, c’est excellent ! On a juste fait de la vitesse par équipes deux fois en course, donc on ne peut pas être déçues, mais je pense vraiment qu’on aurait pu aller chercher cette médaille d’or.

Lauriane Genest

« C’était un peu amer comme deuxième place », a-t-elle précisé.

Même chose pour sa course au keirin, épreuve dans laquelle elle était montée sur le podium aux Jeux de Tokyo. Avec une autre troisième place et vu son état physique, Genest est satisfaite, mais elle sait qu’elle aurait été quand même en mesure d’améliorer son sort.

PHOTO GREG BAKER, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Lauriane Genest a remporté une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo en août 2021.

« En revoyant les vidéos, j’ai remarqué deux petites erreurs qui m’ont coûté la première ou la deuxième place et à la suite desquelles je n’ai pas été capable de revenir à la fin, mais somme toute, je pense que j’ai quand même de bonnes sensations dans le keirin. »

Genest est toujours en quête d’apprentissage, mais il demeure important pour elle de pouvoir se fier à son instinct et de ne pas renier sa vraie nature dans l’espoir d’obtenir de meilleurs résultats. « Parfois, je joue un peu avec le feu, je dois l’avouer, et parfois ça me coûte la finale et même les semis. C’est sûr qu’il y a encore de l’apprentissage à assimiler, mais la plupart du temps, je parviens à bien sentir les choses et à bien me débrouiller. »

Une préparation différente

Il y a trois Coupes des nations prévues au calendrier de l’Union cycliste internationale (UCI) pour la saison 2022. Les deux prochaines seront disputées à Milton, en Ontario, à la mi-mai, et à Cali, en Colombie, au début du mois de juillet.

Ces trois évènements exigent une préparation tout à fait unique, puisque les courses sont plus rapprochées et que la fréquence entre les compétitions est aussi réduite.

Les cyclistes ne peuvent pas s’adonner à une routine semblable à celle prévue pour les Jeux olympiques, les Championnats du monde ou les Jeux du Commonwealth.

Par exemple, pour ces compétitions d’envergure, Genest note que les cyclistes peuvent passer 20 jours à l’extérieur du gymnase pour arriver le plus fraîches possible aux compétitions. Tandis que pour Glasgow, les athlètes étaient dans le gymnase la veille de leur départ, en train de subir une préparation à haute intensité. Elles étaient en plein cœur d’un bloc d’entraînement.

« On ne peut pas se permettre d’avoir cette fraîcheur pour toutes les courses, parce que sinon, on ne s’entraînerait jamais, en fait. Donc on va seulement faire une préparation idéale pour les courses qu’on va cibler dans l’année et cette année, ce sont les Jeux du Commonwealth et les Championnats du monde. »

En route vers le Canada

C’est d’ailleurs dans l’optique d’arriver le plus reposées possible pour la Coupe des nations à Milton qu’à un certain moment, Genest et ses coéquipières ont brièvement évoqué la possibilité de faire l’impasse sur les courses de Glasgow.

Le circuit se déplacera au Canada dans deux semaines et l’équipe nationale veut être en mesure de gâter ses partisans avec des résultats significatifs. La préparation sera éclair, mais Genest a bon espoir de ne pas décevoir les supporteurs canadiens.

Elle ne regrette pas du tout d’avoir coursé à Glasgow, car ses deux médailles lui ont donné confiance juste avant d’arriver sur le sol canadien et elle ne pouvait espérer mieux. Idem pour ses coéquipières, dont la championne olympique Kelsey Mitchell, qui a remporté l’or au sprint.

« On sait qu’on fait partie des prétendantes et qu’on va être capables de bien performer. On n’a pas fait de courses depuis longtemps, donc ça nous a mis un peu dans l’ambiance et dans le rythme », a précisé Genest.

« Et ça nous a rappelé à quel point ça faisait mal de faire trois jours de course, donc là on est prêtes mentalement pour la suite »,
a-t-elle conclu en riant.