Hugo Houle est rentré à Monaco avec le sentiment du devoir accompli lundi. Au lendemain de Liège-Bastogne-Liège, où il a secondé Michael Woods (10e), le cycliste de Sainte-Perpétue pouvait tracer un excellent bilan de sa première moitié de saison avec sa nouvelle équipe, Israel-Premier Tech (IPT).

« J’ai monté mon niveau par rapport aux autres années, c’est donc encourageant, a-t-il estimé après l’arrivée de la Doyenne. Mon arrivée dans l’équipe s’est bien déroulée et j’ai fait un très bon début de saison. J’ai été présent sur toutes les courses. Je suis très, très heureux de la façon dont ça s’est passé pour moi. Ça regarde bien pour la suite, d’autant que j’ai l’habitude d’être meilleur en deuxième moitié. Je suis motivé pour le prochain bloc. »

À l’image de la formation israélo-québécoise, Houle a pourtant frappé quelques dos d’âne en début de campagne. Il a d’abord subi un test positif à la COVID-19 après sa participation à l’Étoile de Bessèges, en février. À son retour, il a frappé un grand coup en terminant 13e du classement général sur Paris-Nice. Il était fin seul quand il a conclu cette première grande course par étapes de la saison. Tous ses coéquipiers ont abandonné pour cause de maladie ou d’ennuis physiques.

Le double athlète olympique a lui-même été terrassé par un rhume quelques jours plus tard, ce qui a annulé sa participation à Milan-San Remo. Après un retour dans les classiques flandriennes, il a vu son équipe se retirer du Tour des Flandres en raison de la COVID-19 et faute d’un nombre suffisant de coureurs en bonne santé. Il a donc effectué un détour imprévu par le Tour du Pays basque, où il a atteint un sommet personnel avec une quatrième place d’une étape remportée par le champion mondial Julian Alaphilippe.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @ISRAELPREMIERTECH

Hugo Houle

« C’est un peu au-delà de mes attentes. On ne sait jamais à quoi s’attendre. On s’entraîne fort, mais je n’avais aucune garantie que j’allais être meilleur que l’année d’avant. Je suis content parce que j’ai retrouvé des sensations semblables à celles du Tour de France en 2020. »

Malgré quelques résultats solides – sixième d’étape au Tour de Suisse, 12e d’étape au Tour de France et 13e du contre-la-montre aux Jeux olympiques de Tokyo – et l’exercice habituel de son rôle d’équipier, Houle n’évoluait pas au niveau souhaité l’an dernier.

« Ça n’a pas tant paru, mais je me sentais toujours un peu fatigué à la suite d’un rhume attrapé en début de saison. J’avais une sinusite chronique, et ça m’a embêté un peu toute l’année. J’avais fini les classiques ardennaises complètement vidé. J’aurais peut-être dû faire l’impasse. J’ai appris à travers ça. »

Quand tu tombes malade, il faut être capable de faire preuve de résilience et de s’arrêter le temps qu’il faut.

Hugo Houle

D’où sa décision, prise d’un commun accord avec son équipe, de déclarer forfait pour le Tour de Romandie, qui s’amorce par un prologue mardi à Lausanne.

L’athlète de 31 ans refera donc ses forces ces prochains jours à la maison. Comme l’an dernier, il passera une bonne partie du mois de mai dans les îles Canaries pour un stage en altitude. Il ne reprendra pas la compétition avant le Tour de Suisse, du 12 au 19 juin.

Houle tournera ensuite ses yeux vers le Tour de France (du 1er au 24 juillet), auquel il souhaite prendre part pour une quatrième année consécutive. IPT doit annoncer une liste provisoire de six coureurs au terme du Tour de Suisse. Houle s’attend à en faire partie.

« Avec le début de saison que j’ai connu, j’ose croire que je devrais avoir ma place. Je n’ai pas de confirmation officielle, mais en théorie, c’est le plan. Je me prépare pour ça et j’ai toutes mes chances. J’ai cependant appris au fil des années qu’il n’y a rien de garanti jusqu’à ce que tu aies ton dossard dans le dos. »

Du repos pour Boivin

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Guillaume Boivin durant Paris-Roubaix, où il a terminé 62e après trois crevaisons

Guillaume Boivin avait lui aussi prévu d’accompagner Woods au Tour de Romandie, mais il est rattrapé par des problèmes de santé. Fragilisé par une grippe contractée à la fin du mois dernier, le champion canadien a ensuite pris part à Paris-Roubaix et à la Flèche Wallonne, où il a abandonné après une cinquantaine de kilomètres, à bout de force. « J’ai vraiment forcé ma chance pour faire Roubaix et c’était de trop, a jugé Boivin par texto. Je vais passer des tests cette semaine. J’ai sûrement juste besoin de repos. » Si tout se passe bien, l’athlète de 32 ans aimerait remettre un dossard à la mi-mai au Tour de Hongrie. Lui aussi vise le Tour de France, qu’il disputerait pour la deuxième fois.