Malgré un écart d’âge de neuf ans entre l’aînée et la cadette, les trois sœurs Larose-Gingras, Frédérique (26 ans), Mireille (19 ans) et Juliette (17 ans), sont unies par une même grande passion : le cyclisme. Ce lien va plus loin puisque les trois complices, originaires de la région de Québec, se retrouvent au sein de l’équipe Macogep Tornatech qui a obtenu sa licence UCI pour la saison 2020 de cyclisme sur route.

« On s’entend super bien toutes les trois. On va avoir du fun cet été », prédit Mireille sur ce regroupement familial. « C’est un rêve qui devient réalité, ajoute Juliette. Je n’ai jamais été dans la même équipe que ma plus grande sœur. Là, on va se retrouver dans le même peloton. »

Aux avant-postes, on retrouvera donc Frédérique qui a montré la voie aux autres. En 2012, elle a été la première de la famille à participer à des Championnats du monde (junior) en vélo de montagne. « À l’époque, je me suis dit : “Oh mon dieu, je veux faire comme elle, je veux voyager et faire du vélo en même temps” », se rappelle Mireille.

Aujourd’hui, elle est davantage qu’un simple modèle. Avec Mireille, qui était déjà dans l’équipe l’an dernier, et Juliette, recrue de catégorie junior, la grande sœur n’est pas avare de conseils sur la nutrition, la tactique de course ou les codes d’un peloton. Elle est une présence rassurante lorsque ses sœurs font face à de nouvelles situations.

Je vais essayer de leur transmettre le plus possible mes connaissances et les aider, surtout quand on va aller en Europe, souligne celle qui a pris le sixième rang des Championnats canadiens 2019. Je vais aider mes deux petites sœurs, mais aussi le reste de l’équipe. En étant la plus expérimentée, j’ai un rôle de mentore.

Frédérique Larose-Gingras

Et il n’y a pas que sur un vélo qu’elle les guide. Après avoir terminé ses études, elle a démarré sa carrière d’enseignante cette année. Elle en ressent évidemment les contrecoups lors de son entraînement, que ce soit dans le manque de temps ou dans le niveau d’énergie.

« J’ai pu leur montrer que c’est possible d’être aux études même si on est appelées à partir souvent. Personnellement, j’avais de la misère à concevoir de ne plus aller à l’école et de ne faire que du vélo. J’ai besoin de ce changement, surtout quand les choses ne vont pas forcément bien en vélo. »

Mireille termine son cégep ce printemps tandis que Juliette en est à sa dernière année à l’école secondaire. En raison d’un écart d’âge moins grand, les deux ont toujours eu plus de facilité à se retrouver et s’entraîner ensemble. Aujourd’hui encore, il est d’ailleurs rare que les trois puissent se réunir pour des sorties à vélo.

« Mireille est un modèle pour moi. On s’est toujours un peu challengées pour donner le meilleur de nous-même », précise Juliette.

Une passion familiale

Les trois sœurs ont vite été plongées dans la marmite avec des parents passionnés de cyclisme, dont un père, Éric, ayant fait des compétitions de vélo de montagne. L’été, toute la petite famille, incluant la mère Sophie, sillonnait le Québec pour faire la tournée des compétitions. On demande à Juliette de se replonger dans ses premiers souvenirs.

« On faisait du camping quand on allait faire des courses de vélo de montagne, répond-elle. Je me revois à 4 ans, avec les cuissards et les gilets trop grands, sur mon vélo, à encourager mon frère et mes sœurs durant les compétitions. »

PHOTO YAN DOUBLET, LE SOLEIL

Frédérique (26 ans), Mireille (19 ans) et Juliette (17 ans)

Car, oui, un autre membre de la famille, Guillaume, n’a pas dérogé à la tradition familiale. Lui aussi a fait des compétitions au niveau junior. « Il est très bon techniquement en vélo de montagne et c’est lui qui a montré plusieurs choses à mes petites sœurs. J’ai fait un camp d’entraînement de deux semaines avec lui à Hawaii pendant les fêtes. On est une famille très tissée serrée », répète Frédérique.

Il y a quatre ans, cette dernière a fait le choix de se consacrer au cyclisme sur route. Ses deux sœurs, par contre, combinent encore le vélo de montagne et celui sur route. Cela fait un calendrier chargé qui commencera, ce mois-ci, avec des crochets en Californie et en Colombie-Britannique. Ensuite, ce sont les saisons des courses sur route, puis de vélo de montagne qui démarrent au Québec.

« J’ai vraiment senti la fatigue au milieu de la saison 2019 parce que j’ai fait trop de compétitions, reconnaît Mireille. Cette année, je vais davantage prioriser les bonnes courses de vélo de montagne et de route. »

Il est, de toute façon, bien normal que des jeunes athlètes vivent des creux en cours de saison. Encore une fois, Frédérique peut s’appuyer sur sa propre expérience pour rassurer ses deux sœurs.

« C’est important de ne pas lâcher même s’il y a des courses ou des années plus difficiles. Ça ne peut pas toujours marcher et on ne peut pas être excellentes à chaque fois. Mais Mireille et Juliette ont toutes les deux un très bon potentiel en vélo de montagne et en vélo de route. »