Faisant valoir son expertise dans la tenue de grands évènements sportifs internationaux et sa capacité de production télévisuelle, l’équipe derrière les Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal (GPCQM) pense être toute désignée pour relancer le marathon de Montréal.

Ébranlé par des difficultés logistiques et la mort tragique d’un jeune participant à l’épreuve du demi-marathon en 2019, le marathon de Montréal, prévu les 19 et 20 septembre, a été annulé cette année en raison de la pandémie de COVID-19.

Le promoteur américain de la Série Rock’n’Roll, propriété du Groupe Ironman, s’est désisté de la gestion de la course qu’il chapeautait depuis 2011, mettant en cause sa « viabilité future ».

Dans la foulée, la Ville de Montréal s’est mise à la recherche d’un organisateur québécois pour assurer la tenue de l’évènement à l’été ou à l’automne 2021.

Le 14 août, l’administration Plante a lancé un appel de candidatures pour dénicher un OBNL issu « du monde sportif québécois et ayant de l’expérience dans l’organisation d’événements sportifs d’envergure dans un milieu urbain ».

Trois jours plus tard, le Grand défi Pierre Lavoie a annoncé son intention de soumettre sa candidature après une tentative avortée pour cette année. « Notre force, c’est l’organisation. On a les ressources pour le faire », a indiqué Pierre Lavoie dans une entrevue au Quotidien.

« On a l’équipe parfaite »

En dépit de l’échéance serrée — le dossier doit être déposé d’ici mercredi —, le groupe des GPCQM a décidé de plonger à son tour.

« On a l’équipe parfaite pour mener à terme ce projet-là, qui est tout un défi », a affirmé lundi Sébastien Arsenault, président du conseil d’administration des GPCQM, épreuves cyclistes de niveau WorldTour tenues à Québec et à Montréal depuis 2010.

Pour M. Arsenault, cette candidature est un retour aux sources. Son père, Serge Arsenault, est le fondateur du Marathon international de Montréal, qu’il a orchestré de 1979 à 1990.

« J’ai grandi là-dedans, a souligné Sébastien Arsenault. Tout jeune, avec ma sœur, on faisait les flyers dans le salon pendant que mon père organisait le marathon. »

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Serge Arsenault, fondateur du marathon de Montréal

Son oncle, Bernard Arsenault, a repris l’évènement au début des années 2000 avant d’en céder les rênes à l’entreprise américaine gérant la Série Rock’n’Roll. « On a toujours été impliqués, intéressés et stimulés par le marathon », a fait valoir Sébastien Arsenault.

L’ancien PDG du Groupe Serdy, entreprise de production télévisuelle rachetée par TVA en 2018, soutient avoir été sollicité par des membres influents de l’organisation passée et récente du marathon de Montréal. Il cite Eddy Afram, qui y a travaillé de 2012 à 2018, et Mario Blain, directeur des opérations de 1983 à 2018.

Les deux hommes avaient été respectivement nommés directeur général et directeur des opérations en novembre après la démission du directeur de course Dominique Piché, éclaboussé par la mort de Patrick Neely, 24 ans, secouru tardivement.

L’appui de M. Blain, qui conserverait les mêmes fonctions, de même que celui de l’urgentologue François de Champlain, directeur médical du marathon de 2013 à 2018, est un gage de qualité pour la sécurité des éditions futures de la course, précise Sébastien Arsenault.

« Il faut qu’on regagne la confiance autant de l’administration de la ville que du public et des coureurs. »

Mettre Montréal en valeur

Sur le plan sportif, toujours selon le promoteur, la relance repose d’abord sur l’élaboration d’un parcours de 42,195 kilomètres « attrayant » et « permanent » : « Il y a des passages obligés. » Le départ sur le pont Jacques-Cartier en fait partie.

« Quelque part, il faut mettre la ville en valeur de façon télégénique, a soutenu l’organisateur. Éventuellement, la télévision aura son mot à dire, et ça commence par le parcours. »

Arsenault souhaite élargir la portée du marathon pour en faire la culmination d’une « année de compétitions et de collaboration pour faire bouger les jeunes et les moins jeunes ».

Le retour d’un volet élite à l’épreuve phare, de même que sa « télédiffusion mondiale », fait partie des projets de son équipe à moyen terme. « À mon avis, un évènement qui n’est pas à la télé va toujours rester un évènement local. »

La Ville de Montréal prévoit étudier les propositions à partir du 9 septembre et sélectionner les gestionnaires du futur marathon le mois suivant.