(Paris) Comme un toboggan géant en montagnes russes du début à la fin, le Tour de France 2020 proposera de nouveaux sommets et seulement quelques kilomètres en contre-la-montre.

Cela devrait ravir les grimpeurs purs comme le champion en titre Egan Bernal.

« Avec un seul contre-la-montre et, de plus, avec un final en côte, j’aime vraiment beaucoup, a reconnu Bernal, qui est devenu à 22 ans le plus jeune vainqueur du Tour depuis la Seconde Guerre mondiale en juillet. Je suis un grimpeur, alors je préfère ce genre d’étapes. Ce sera un Tour différent. Vraiment, vraiment, difficile, avec beaucoup de montées raides. »

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Le champion en titre du Tour de France, le Colombien Egan Bernal.

Avec un départ dans la ville de Nice sur la Côte d’Azur, cette course de trois semaines, longue de 3470 kilomètres, permettra au groupe de prétendants de franchir deux grandes ascensions culminant à 1500 mètres dès la deuxième étape. Les coureurs devront faire face à une arrivée au sommet des Alpes après seulement quatre jours de course.

« Partir du sud de la France nous offre beaucoup de possibilités, a expliqué Christian Prudhomme, directeur de la course. Nous serons au pied des montagnes. Deux cols de plus de 1500 mètres d’altitude dès le deuxième jour, cela n’a jamais été vu auparavant dans l’histoire du Tour. Et deux jours plus tard, l’arrivée se fera au sommet de la montée d’Orcières-Merlette. Les montagnes seront le thème central. »

Si les organisateurs ont prévu 29 ascensions au total dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, le Jura et les Vosges, il n’y aura qu’un seul contre-la-montre prévu lors de l’avant-dernière étape de 36 km à la station de ski de la Planche des belles filles — une pente abrupte et tortueuse devenue un classique du Tour ces dernières années. C’est là que la bagarre finale entre Bernal et ses adversaires devrait avoir lieu avant la traditionnelle finale de la course sur les Champs-Élysées, le 19 juillet.

« Ce parcours l’an prochain est brutal, a déclaré Chris Froome, quadruple champion du Tour de France, qui a raté la course cette année à cause d’une blessure et qui s’est rendu maître à la Planche en 2012. C’est probablement le parcours le plus difficile que j’ai jamais vu ces cinq ou six dernières années. »

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Le quadruple champion du Tour de France, Chris Froome.

Conçu sur mesure pour les goûts de Bernal et du grimpeur français Thibaut Pinot, le Tour 2020 commencera une semaine plus tôt que d’habitude à cause des Jeux olympiques de Tokyo.

« Certains coureurs partiront juste après la dernière étape pour le Japon », a révélé Prudhomme.

En raison de la forte concentration d’étapes en montagnes, la course n’ira pas dans la moitié nord de la France. Après une première incursion dans les Alpes, le peloton se dirigera vers le sud-ouest en direction des Pyrénées via le Massif central, où il abordera une autre arrivée au sommet au mont Aigoual au cours de la sixième étape.

Deux grandes étapes sont ensuite au programme dans les Pyrénées avant un intermède maritime sur la côte atlantique reliant l’île d’Oléron à l’île de Ré. Comme souvent lorsque les concurrents passent en bord de mer, des vents violents pourraient causer des dégâts au peloton si les rafales se mettent de la partie.

La course reviendra ensuite au cœur de la France et s’arrêtera à Sarran, fief politique du défunt président français Jacques Chirac, décédé le mois dernier.

« Sarran était évidemment au programme avant la mort de Jacques Chirac, a expliqué Prudhomme. L’arrivée se déroulera devant le musée de Chirac. »

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Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme.

Après une nouvelle arrivée au sommet au Puy Mary dans le Massif central et du Grand Colombier dans les Vosges, une trilogie intéressante d’étapes alpines aidera à décider de l’issue de la course. La 17e étape, sans doute la plus difficile, met en vedette le Col de La Madeleine et une autre nouveauté, le Col de La Loze, point culminant du Tour cette année à 2304 mètres. Une étroite route ouverte en mai dernier et interdite aux voitures a rendu accessible aux cyclistes ce sommet qui relie les stations de ski de Méribel et de Courchevel.

Les six derniers kilomètres de la montée sont particulièrement difficiles, avec des pentes très abruptes et des virages serrés.

« C’est fou, ça n’existe nulle part ailleurs. C’est comme le mur de Huy, mais à 2000 mètres au-dessus de la mer, a dit Prudhomme, évoquant la courte et difficile montée qui met en valeur la classique de la Flèche Wallonne.

« Nous avons cherché des difficultés partout, a-t-il poursuivi. Je crois que cet itinéraire respecte l’histoire du Tour, avec des montées emblématiques et difficiles et un paysage extraordinaire. »