Au Tour d’Italie, le maillot aux points de meilleur sprinter est de couleur cyclamen : un genre de pourpre violacé. C’est aussi la couleur de la cheville gauche de Guillaume Boivin.

Au lendemain d’une violente chute qui lui a fait perdre plus de 25 minutes au classement général, le cycliste montréalais a pris le départ de la troisième étape, hier.

« Je me suis vraiment fait mal à la cheville gauche, nous a-t-il écrit en fin de journée. Après être allé voir l’ostéopathe de l’équipe, on s’est rendu compte qu’elle était sortie de son articulation. Après de bons traitements, ça allait un peu mieux. Ça semble être une bonne entorse. »

Boivin a dû couper une partie de sa chaussure pour être en mesure d’y glisser sa cheville enflée… aux teintes cyclamen, selon sa description.

Malgré tout, le membre de la formation Israel Cycling Academy (ICA) ne s’est pas contenté de traîner en queue de peloton dans cette étape de 219 km reliant Vinci, lieu de naissance du célèbre Léonard, à Orbettelo.

Le genou et le coude gauches couverts d’un pansement, l’ex-champion canadien a plutôt joué un rôle actif pendant une bonne partie de la journée.

D’abord, il a longtemps roulé à l’avant du peloton, dans la roue du Belge Thomas de Gendt, tandis que le Japonais Sho Hatsuyama s’est retrouvé seul en tête de la course pendant plus de 140 km.

Le fuyard nippon rejoint à 75 km de la ligne, le peloton a tranquillement augmenté le rythme jusqu’à l’emballage pour le sprint final.

Avec quelques kilomètres à faire, Boivin a repris place parmi les 10 premiers, couvant le sprinter d’ICA Davide Cimolai jusqu’à ce qu’il le dépose tout juste derrière le train des Deceuninck-Quick-Step, après le passage de la flamme rouge.

Le champion Elia Viviani a récompensé le travail de ses coéquipiers de Deceuninck en franchissant la ligne le premier, mais a été par la suite relégué au 73e et dernier rang du peloton de tête par les commissaires pour sprint irrégulier.

La victoire est donc revenue à son ancien collègue colombien Fernando Gaviria, qui a devancé le Français Arnaud Démare et l’Allemand Pascal Ackermann, vainqueur la veille. L’Italien Cimolai a hérité de la septième place, lui qui avait fini sixième dimanche.

Le Slovène Primoz Roglic a conservé le maillot rose de meneur.

L’Équatorien Richard Carapaz (incident mécanique, + 46 s) et le Britannique Teo Geoghegan Hart (chutes, + 1 min 28 s) ont été les grands perdants du jour au classement général.

La quatrième étape de 235 km, vallonnée et sinueuse, a lieu aujourd’hui entre Orbetello et Frascati.

Pour l’anecdote, Boivin a fini 74e (+ 13 s), tout juste derrière le malheureux Viviani. Il a surtout prouvé qu’il était un véritable guerrier, qualificatif que cet ancien hockeyeur midget AAA appréciera en cette saison des séries éliminatoires de la LNH.