(Frascati) L’ancien coureur italien Alessandro Petacchi, l’un des rois du sprint des années 2000, est soupçonné d’avoir eu recours au dopage sanguin par le biais du médecin allemand Mark Schmidt, au centre de l’opération Aderlass.  

Selon deux quotidiens, italien (Corriere della Sera) et français (Le Monde), qui citent des « sources concordantes », les enquêteurs reprochent à Petacchi d’avoir pratiqué des transfusions sanguines autologues durant les saisons 2012 et 2013.  

Cette pratique est interdite par le code mondial antidopage et relève du délit pénal en Italie, souligne Le Monde. Elle consiste à se réinjecter son propre sang précédemment prélevé afin d’augmenter le nombre de globules rouges dans l’organisme et d’ainsi améliorer le transport de l’oxygène.  

Le Dr Schmidt, qui a été arrêté le 27 février à son cabinet d’Erfurt (Allemagne), est au centre d’un réseau de dopage sanguin touchant plusieurs sports.  

« Je ne suis jamais allé dans son cabinet en Allemagne ou ailleurs. Je n’ai jamais eu de transfusion sanguine. Et je ne sais pas pourquoi mon nom apparaît dans ce fichier », a réagi Petacchi, interrogé mardi par le Corriere della Sera après l’arrivée à Frascati de la 4e étape du Giro, qu’il suit en tant que consultant pour la télévision publique italienne (RAI).  

« Je découvre que ce Mark Schmidt était médecin de l’équipe Milram lorsque je courais là-bas. Peut-être a-t-il suivi les athlètes allemands : je ne l’ai jamais vu ni connu », a dit l’ancien coureur, vainqueur de 22 étapes du Giro, 20 de la Vuelta et 6 du Tour de France entre 2000 et 2011.  

Dans le cyclisme, deux coureurs autrichiens, Stefan Denifl et Georg Preidler, ont été concernés par l’opération Aderlass. Ainsi que le retraité allemand Danilo Hondo, qui a côtoyé Petacchi pendant trois ans dans l’équipe Lampre (2010 à 2012) et a été licencié de son poste d’entraîneur par l’équipe suisse après ses aveux révélés dimanche.  

Dans sa carrière qui s’est terminée courant 2015, Petacchi a été sanctionné par le Tribunal arbitral du sport (TAS) et suspendu pendant un an pour un contrôle positif au salbutamol dans le Giro 2007, au-dessus du plafond autorisé pour cette substance.

Le réseau d’Erfurt a été démantelé en marge des Championnats du monde de ski nordique à Seefeld (Autriche) fin février. L’affaire avait démarré fin janvier, par la confession télévisée d’un skieur de fond autrichien, Johannes Dürr, sur la chaîne publique allemande ARD.

Le 20 mars, le parquet de Munich a indiqué qu’en l’état de l’enquête, 21 sportifs de 8 nationalités différentes et de cinq sports étaient impliqués dans le scandale.