L'Australien Michael Matthews visait la première marche du podium cette année au Grand Prix cycliste de Québec après avoir terminé 2e en 2015 et 3e l'an dernier.

Le cycliste de l'équipe Sunweb n'a pas raté son coup cette fois, s'imposant aisément devant les Belges Greg Van Avermaet (BMC Racing) et Jasper Stuyven (Trek Segafredo) lors de la neuvième édition de la classique UCI World Tour.

Matthews a couvert les 201,6 km en cinq heures 4:17 minutes.

«J'ai fait beaucoup de sacrifices pour être performant ici, c'était une grande motivation pour moi de gagner à Québec, a reconnu l'Australien, qui obtient un premier succès à une classique du circuit WorldTour.

«Quand j'ai vu Greg (Van Avermaet) lancer le sprint, j'ai un peu paniqué mais quand j'ai pris la tête, j'ai vu que j'avais les jambes. C'est une grande victoire pour moi. C'est le genre de course qui manquait à mon palmarès et je suis très content que ça arrive ici.»

Van Avermaet, deuxième pour la quatrième fois dont une troisième consécutive, cachait mal sa déception immédiatement avant la cérémonie du podium.

«Après avoir buté deux fois sur Sagan (Peter, le vainqueur des deux précédentes éditions, absent cette année), je tombe sur Matthews. Mais j'étais encore là. Le podium reste un beau résultat pour moi. Il y avait encore beaucoup de coureurs dans le dernier kilomètre avec le vent de face, ce n'était pas facile. J'ai lancé mon sprint à 200 mètres mais Michael était vraiment très fort et il a tout de suite pris la tête.»

Le Montréalais Guillaume Boivin (Israel Cycling Academy), à sa première course depuis le 17 juin, s'est révélé le meilleur Canadien, se classant au 21e rang dans le même temps que le vainqueur.

«Je me sentais très bien dans le final mais j'ai dû mettre un coup de frein à 500 mètres de l'arrivée à cause d'un accrochage dans le peloton, a reconnu Boivin. Mais pour quelqu'un qui s'est cassé le tibia il y a trois mois, ce n'est pas si mal.»

Comme c'est souvent le cas à Québec, tout s'est joué sur les 500 derniers mètres de l'épreuve. Le Britannique Peter Kennaugh (Bora-Hansgrohe) avait tenté le grand coup en se postant à l'avant lors des derniers kilomètres. Mais il a été avalé par le peloton avec 500 mètres à faire. Il n'a pas tout perdu puisqu'il a gagné le classement de la montagne après être passé en tête lors de la dernière ascension de la côte des Glacis.

L'épreuve a été ponctuée d'un petit incident au 80e km, lorsqu'un chien sans laisse s'est mis à la poursuite du peloton et a provoqué la chute de deux coureurs, entraînant l'abandon du Portugais de Nuno Matos (Movistar).

Dimanche, les coureurs ont rendez-vous pour le Grand Prix de Montréal présenté autour du Mont Royal. L'Italien Diego Ulissi s'y est imposé l'an dernier au terme d'un sprint final endiablé.

Longue échappée

Un groupe de cinq coureurs, dont les Canadiens Bruno Langlois et Alexander Cataford (Équipe Canada) ainsi que Robert Britton (Rally), a animé le début de course en se détachant du peloton dès le 3e kilomètre. Le quintette a bien travaillé ensemble et s'est forgé une avance de 6:33 après trois tours.

À la mi-course, le peloton a toutefois commencé a accéléré le rythme et à se rapprocher du groupe de tête. Et sous l'impulsion notamment des équipes Astana et Trek-Segafredo, l'écart n'a cessé de se réduire.

À 24 km de l'arrivée, Kennaugh s'est détaché du peloton et il a rejoint Langlois et Britton à l'avant. Le Britannique est passé en tête à 17 km de l'arrivée et, à la cloche du dernier tour, il détenait une quinzaine de secondes sur un groupe formé de Jakob Fuglsang (Astana Pro Team), Robin Carpenter (Rally Cycling) et Mathias Frank (AG2R La Mondiale).

À l'amorce du dernier kilomètre, Kennaugh était encore en tête mais il a finalement été repris à 400 mètres par l'avant-garde du peloton.