À quatre jours de l'arrivée, le Néerlandais Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) a récupéré le maillot rouge du Tour d'Espagne après avoir survolé mercredi le contre-la-montre individuel de la 17e étape à Burgos (Castille-et-Leon), sans toutefois distancer Fabio Aru, 2e du général à trois secondes.

Cette Vuelta s'annonce indécise jusqu'au bout: même s'il ne reste plus d'arrivée en altitude, le faible écart entre Dumoulin et Aru promet une bataille acharnée jusqu'à la ligne d'arrivée dans les rues de Madrid dimanche.

«Il est sûr que cette Vuelta n'est pas terminée», a reconnu Dumoulin après sa victoire d'étape, la deuxième pour lui dans ce Tour d'Espagne après la 9e étape.

«Mes adversaires vont essayer de me prendre ce maillot, ils vont essayer de me surprendre. Il faut que je garde un oeil sur Aru parce que trois secondes, ce n'est rien», a ajouté le Néerlandais, déjà porteur du maillot rouge pendant trois étapes en début de Vuelta.

Comme prévu, le médaillé de bronze du contre-la-montre aux Mondiaux 2014 a imposé sa puissance mercredi sur les 38,7 km du «chrono»: il l'a emporté avec 1 min 04 sec d'avance sur le Polonais Maciej Bodnar (Tinkoff), deuxième, et 1 min 08 sec sur l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar). Le Français Jérôme Coppel (IAM) a pris une belle cinquième place.

Ce qui était moins attendu, c'est la résistance de Fabio Aru (Astana), 10e de l'étape à 1 min 53 sec.

L'Italien, qui comptait un avantage de 1 min 50 sec au général sur le Néerlandais, a serré les dents pour rester au contact et entretenir ses chances de victoire finale. «Il reste quatre étapes, c'est beaucoup et tout reste à décider. Les différences ne sont pas grandes», a prévenu Aru.

Dumoulin: «Cela va être très stressant»

L'Espagnol Joaquim «Purito» Rodriguez (Katusha), maillot rouge lundi soir, a pour sa part échoué à plus de trois minutes de Dumoulin et retombe à la troisième place du podium à 1 min 15 sec. «Je vais continuer à essayer, ce n'est pas fini», a néanmoins fait valoir le Catalan.

À noter aussi les rapprochés au général de Nairo Quintana (Movistar, de la 8e à la 5e place) et d'Alejandro Valverde (9e à 6e), à portée de la quatrième place du Polonais Rafal Majka (Tinkoff).

Tout reste donc ouvert sur les quatre dernières étapes de cette Vuelta 2015, sachant que l'ultime journée de dimanche devrait a priori être réservée aux sprinteurs.

Mais de jeudi à samedi, ce sont trois étapes de moyenne montagne: si elles ne comptent pas d'arrivée au sommet, le faible écart entre les deux premiers du général et les bonifications peuvent faire basculer la course.

La 18e étape, courue sur 204 km entre Roa et Riaza, s'achèvera jeudi par un col de 1re catégorie dont le sommet sera placé à 13 km de l'arrivée, jugée au bas de la descente.

Bref, entre Dumoulin et Aru, la guerre des nerfs peut commencer. «Cela va être très stressant, mais je pense que ce sera le cas pour tout le monde», a conclu le Néerlandais.