Le gouvernement américain a déclaré qu'il voulait obtenir le dossier médical de Lance Armstrong en 1996 alors qu'il entreprenait des traitements contre le cancer, parce qu'il pourrait démontrer jusqu'où il était prêt à aller pour étouffer l'affaire portant sur son utilisation de drogues de performance avant qu'elle ne se rende aux oreilles du public et de ses commanditaires.

L'ex-cycliste lutte férocement pour empêcher la transmission de son dossier médical émanant de la faculté de médecine de l'Université de l'Indiana. Ce document se retrouve au coeur d'une poursuite déposée par le gouvernement pour récupérer 30 millions $US versés en commandites par le Service postal américain à Armstrong et son équipe. Les sanctions pourraient atteindre jusqu'à 100 millions $.

En dépit du fait qu'il ait admis publiquement et sous serment avoir utilisé des stéroïdes et d'autres substances interdites à compter de 1993, le gouvernement tente toujours de faire la lumière sur des allégations qui éclaboussent Armstrong depuis des années: à savoir s'il a dit aux médecins en 1996 qu'il utilisait des drogues de performance et cherché plus tard à étouffer l'affaire en déposant des poursuites, en faisant des menaces et en émettant des dons pour des organismes de charité.

Les efforts déployés par Armstrong pour «torpiller cette allégation... ont été essentiels afin de cacher la vérité à propos de son dopage au Service postal américain, notamment», a stipulé le gouvernement dans des documents déposés en cour la semaine dernière à Washington.

Les avocats d'Armstrong ont demandé au juge Christopher Cooper d'invalider le subpoena pour l'obtention du dossier médical, qualifiant la tentative de «harcèlement» et d'une attaque contre la vie privée puisque Armstrong a reconnu s'être dopé pour gagner le Tour de France à sept reprises. Cooper pourrait rendra sa décision cette semaine.