L'ancien champion français Laurent Jalabert aurait eu recours à l'EPO dans le Tour de France 1998, celui du scandale Festina, selon le site internet du journal l'Équipe qui cite des tests rétroactifs datant de 2004.

«Je ne peux pas dire que ce soit faux, je ne peux pas dire que soit vrai», a réagi Jalabert sur la chaîne de télévision France 2, dont il est le consultant notamment sur le Tour de France, qui démarre samedi prochain.

L'accusation à l'encontre du coureur français majeur des années 1990 porte sur une période sombre du cyclisme à une époque où le dopage sanguin était très répandu dans le peloton. Le test de détection de l'EPO (érythropoïetine) n'a été validé qu'en 2001.

Jalabert, qui a arrêté sa carrière en 2002, n'a jamais confessé publiquement s'être dopé même s'il a reconnu implicitement que le dopage était généralisé au coeur des années 1990.

Les tests en question ont été pratiqués anonymement. Mais la commission d'enquête sénatoriale mise en place cette année pour jauger l'efficacité de la lutte contre le dopage a été en mesure de faire des rapprochements entre les échantillons et les noms figurant sur les PV des coureurs, avait indiqué le rapporteur de la commission, Jean-Jacques Lozach, le 15 mai en face de Jalabert avant de procéder à son audition.

«Le rapport est en cours de rédaction. Je vois mal comment ces conclusions que je qualifierais de hâtives pourraient y figurer», a déclaré lundi soir à l'AFP Jean-François Humbert (UMP), président de la commission.

Le rapport doit être adopté par les membres de la commission le 10 juillet.

«L'enquête portait sur l'efficacité de la lutte contre le dopage et j'ai l'impression aujourd'hui que c'est mon procès», a relevé Jalabert sur RTL dont il est également le consultant.

«J'ai toujours fait confiance aux médecins des équipes, je n'avais aucune raison de penser qu'il fallait être méfiant. On était soigné, mais il était difficile de savoir les médicaments qui nous étaient administrés», a-t-il expliqué.

Le 15 mai, «Jaja» avait été entendu par la commission d'enquête sénatoriale mise en place dans la foulée de l'affaire Lance Armstrong, déchu l'an dernier de ses sept victoires sur le Tour (1999-2005) pour dopage.

Jalabert avait alors reconnu avoir reçu des infiltrations de corticoïdes, justifiées par des AUT (autorisations à usage thérapeutiques).

«Mais à aucun moment, je n'ai cherché à rencontrer de quelque manière que ce soit des médecins pour améliorer mes performances. Je n'ai pas dépensé un franc à l'époque pour en voir ou acheter des produits interdits», avait-il ajouté.

Quatrième du Tour 1995, son meilleur résultat sur la Grande boucle, «Jaja» n'a jamais été contrôlé positif durant sa carrière.