Le président de l'Union cycliste internationale (UCI) Pat McQuaid a expliqué vendredi dans une interview au journal espagnol Marca qu'il était «en désaccord total» avec le verdict du procès dans l'affaire de dopage Puerto, qui a notamment ordonné la future destruction des poches de sang saisies chez le docteur Fuentes, principal accusé de l'affaire.

«Je suis en total désaccord (avec ce verdict), c'est pour cela que l'UCI a fait appel de la décision», a expliqué Mc Quaid dans une interview donnée au journal espagnol Marca, ajoutant qu'une destruction des poches de sang saisies chez le docteur Fuentes serait «une défaite dans la lutte contre le dopage».

Fin avril, la justice espagnole a en effet ordonné la destruction - effective une fois les différents appels épuisés - des 211 poches de sang et de plasma saisies chez le docteur Eufemiano Fuentes, cerveau d'un réseau de dopage sanguin qui avait pour clients plusieurs dizaines de sportifs de haut niveau.

Cette destruction est pour l'instant mise en suspens par les appels de différentes parties civiles, comme l'UCI, l'Agence mondiale antidopage (AMA), le Comité national olympique italien (CONI) et le parquet espagnol.

Mc Quaid s'est également dit convaincu que parmi les anciens clients du docteur Fuentes ne figuraient pas que des cyclistes.

«Je continue de penser qu'il y a plus de sportifs impliqués (que des seuls cyclistes). C'est l'information que je possède, mais je n'ai pas de preuves (...) C'est dommage que le cyclisme soit le seul sport affecté», a poursuivi Mc Quaid.

Au cours du procès Puerto à Madrid, le docteur Fuentes avait en effet reconnu qu'il avait travaillé avec «des sportifs de tout type, des athlètes, des boxeurs, tel ou tel footballeur, à titre individuel», sans toutefois jamais livrer de noms concrets.

Enfin, Mc Quaid, qui se présente pour sa troisième réélection à la tête de l'UCI, a défendu son bilan à la tête de la fédération internationale de cyclisme, pourtant fortement malmenée par les révélations de l'USADA, l'agence antidopage américaine, dans le cadre de l'affaire Armstrong.

«C'est vrai qu'après le rapport de l'USADA, nous avons eu des mois difficiles et il reste encore un long chemin à faire pour nous relever du mal que nous a fait Armstrong. Mais, quoi qu'on ait pu en dire, l'UCI a toujours fait tout son possible pour en terminer avec le dopage dans le cyclisme sans peur et sans traitement de faveur à qui que ce soit».

Dans son rapport, l'USADA avait toutefois recueilli quantité de témoignages d'anciens coureurs qui faisaient état d'une protection de l'UCI à l'égard d'Armstrong. L'Américain, qui avait finalement reconnu s'être dopé, s'est vu déchu de ses sept victoires dans le Tour de France et radié à vie.