Le président de l'Union cycliste internationale, Pat McQuaid, est en attente d'une visite et d'excuses de la part de Lance Armstrong.

Selon McQuaid, Armstrong devrait se rendre aux bureaux de l'UCI en Suisse pour raconter en détails ses antécédents en matière de dopage et offrir son aide afin de nettoyer le monde du cyclisme.

«Il devrait sauter dans son avion privé, venir en Suisse et dire, "Que dois-je faire?", a déclaré McQuaid aux journalistes. Il n'a toujours pas offert d'excuses au monde du cyclisme. S'il a des renseignements qui pourraient être utiles au cyclisme, il devrait se manifester.»

McQuaid a également avancé qu'Armstrong devrait rencontrer les dirigeants de l'Agence antidopage des États-Unis (USADA) et l'Agence mondiale antidopage (AMA) afin de fournir tous les détails sur les méthodes de dopage qu'il a utilisées pour remporter le Tour de France à sept reprises. L'Américain s'est fait enlever tous ses titres, l'an dernier, pour dopage.

«Tout le monde reconnaît qu'il n'a pas tout dit, a noté McQuaid. Il devrait s'asseoir et travailler avec nous.»

McQuaid et l'UCI ont été la cible de critiques pour avoir été incapables de prendre Armstrong sur le fait. La fédération internationale a été accusée de complicité avec le coureur américain et d'avoir caché des faits pendant que ce dernier trichait.

Mais au cours d'une longue entrevue avec les journalistes en marge de la réunion SportAccord, McQuaid s'est défendu à maintes reprises, tout comme il a défendu l'UCI et l'ancien président Hein Verbruggen.

«Je ne crois pas que l'UCI a commis des erreurs, a affirmé le dirigeant irlandais. Les faits démontrent que l'UCI a toujours été la fédération la plus en avance en ce qui concerne la lutte contre le dopage. Le problème, c'est que les produits ne pouvaient être dépistés à l'époque. Les tests qu'il aurait fallu faire n'existaient pas encore. L'UCI n'était pas à blâmer.

«Il y a 10 ou 15 ans, la panoplie d'armes à notre disposition était beaucoup moindre. Aujourd'hui, nous dépensons 7,5 millions d'euros (9,6 millions $) par année sur les tests. Nous ne dépensons pas 7,5 millions d'euros pour laisser les tricheurs s'échapper.»

L'UCI a testé Armstrong 200 fois de 1999 à 2005 et la USADA l'a fait 12 fois pendant cette période, a fait savoir McQuaid.

«Tout le blâme a été dirigé vers l'UCI, a-t-il dit. Peut-être que la USADA et l'AMA devraient en prendre une partie.»

McQuaid a dit avoir invité l'administrateur général de la USADA, Travis Tygart, à discuter en Suisse. Tygart, l'un de ceux qui a émis les critiques les plus dures à l'endroit de l'UCI, a accepté et une date pour la réunion a été établie, a fait savoir McQuaid.

Celui-ci a avancé qu'il n'a jamais soupçonné Armstrong de dopage pendant les années qu'il dominait au Tour de France, affirmant qu'il était inspiré par le retour en force du coureur après son cancer.

«Je ne savais pas ce qu'il tramait. J'ai été berné, a dit McQuaid. Je croyais que jamais un homme qui est venu si près de la mort commencerait à ingérer des choses dangereuses pour son corps. Je lui ai donné le bénéfice du doute.»

McQuaid a dit ne jamais avoir songé à démissionner même si plusieurs personnes lui ont publiquement suggéré de le faire.

«Je crois fermement que je fais une différence, a-t-il dit. Je crois fermement que le peloton a changé et que le cyclisme a changé.»

McQuaid, qui dirige l'UCI depuis huit ans, cherchera à se faire réélire pour un troisième mandat en septembre.

«Je veux éliminer le dopage, a-t-il déclaré. Je veux suivre le dossier jusqu'au bout. Je veux finir ce que j'ai commencé.»

Malgré les remises en question du rôle de l'UCI et des conséquences de l'affaire Armstrong, McQuaid estime que le scandale va se résorber et que le cyclisme a un brillant avenir.

«Je crois que c'est dans le passé, a-t-il dit. Et je crois que ça va finir par se tasser. Le cyclisme est en voie de devenir un sport vraiment mondial.»