L'ancien cycliste belge Johan Museeuw, champion du monde en 1996, a été condamné mardi à 10 mois de prison avec sursis et à une amende par le tribunal correctionnel de Courtrai pour infractions à la loi sur le dopage.

Museeuw était jugé en même temps qu'une dizaine d'inculpés, dont les anciens coureurs professionnels Mario De Clercq, Jo Planckaert et Chris Peers, ainsi que le vétérinaire Jos Landuyt et le soigneur Herman Versele.

Considéré comme l'un des plus grands coureurs des années 1990, Johan Museeuw avait été inculpé il y a deux ans, à l'automne de sa carrière, pour détention d'Aranesp, d'EPO et de Dexomethasone, trois produits dopants inscrits sur la liste des substances interdites par l'Agence mondiale antidopage.

Le tribunal correctionnel de Courtrai a condamné plus sévèrement les figures centrales du trafic de produits dopants, le vétérinaire José Landuyt et le soigneur Herman Versele, qui écopent d'une peine d'un an de prison avec sursis et une amende de 15 000 euros (25 000$).

Tout comme Johan Museeuw, Jo Planckaert, Chris Peers et Mario De Clercq ont été condamnés à 10 mois de prison avec sursis et à une amende de 15 000 euros (25 000$), dont 2500 euros fermes (4200 $).

Trois autres coureurs de moindre envergure ont été condamnés à six mois avec sursis et à 15 000 euros d'amende (25 000$), dont 1250 euros fermes (2100$). Un homme ayant assuré le transport des produits a écopé de la même peine, tandis qu'un autre, poursuivi pour la même raison, a été acquitté.

Lors des plaidoiries, les coureurs avaient réclamé l'acquittement. Leurs avocats avaient notamment défendu la thèse de la «force irrésistible», estimant que les moeurs dans le peloton ne pouvaient que pousser les coureurs à se doper.

Dans cette affaire, Museeuw avait déjà été sanctionné sportivement: quelques mois à peine après avoir mis un terme, à 38 ans, à une carrière exceptionnelle, il avait été condamné en octobre 2004 par la Ligue vélocipédique belge (LVB) à quatre ans de suspension, dont deux effectifs, pour dopage intentionnel.

Le coureur avait fait valoir qu'il avait déjà été sanctionné par les instances du cyclisme et ne devait donc pas être puni deux fois pour les mêmes faits. Le tribunal ne l'a pas entendu.