Voici le scénario le plus plausible : le Trifluvien Louis-Philippe Dumoulin, embauché par l'équipe Randy Hill Racing, qualifiera sa voiture Nationwide aujourd'hui, sera au départ de la course demain, démarrera le moteur, roulera un tour ou deux, puis rentrera aux puits pour ranger son véhicule et regarder la course. Ce sont les aléas du «start and park», une discipline que doivent parfois pratiquer les équipes à petit budget.

«Il y a environ 80 % de chances que nous devrions faire cela», explique Louis-Philippe Dumoulin, rencontré hier au circuit Gilles-Villeneuve. Il reste encore un mince espoir qu'un commanditaire se manifeste, ou que l'équipe choisisse d'aller de l'avant avec un plan de course stratégique et d'essayer d'améliorer son sort en restant sur la piste plus longtemps.

La pratique du «start and park» est une obligation économique, explique Joe Balash, directeur de la série Nationwide de NASCAR. «Les équipes n'ont pas toutes le financement nécessaire pour les courses», a-t-il expliqué hier. Elles ont les moyens pour venir, mais ne peuvent pas nécessairement se permettre toutes les dépenses de course ou prendre le risque d'endommager la voiture.

Les équipes viennent à la piste, se font voir un peu et continuent d'essayer d'attirer de nouveaux commanditaires. «Elles continuent d'avancer», affirme M. Balash, en soulignant que cela permet de garder les employés.

Chaque dollar compte

Cette fin de semaine, le rôle de Louis-Philippe Dumoulin est donc de qualifier la voiture pour pouvoir faire partie des 43 voitures au départ et assurer une bourse pour l'équipe. Celle dont la voiture terminera la course au 43e et dernier rang, même si elle n'a fait qu'un tour de piste, encaissera au moins 19 000 $. Sur le budget annuel de 5 ou 6 millions pour les équipes de pointe, c'est peu, mais pour les équipes à plus faible budget, chaque dollar compte.

Louis-Philippe Dumoulin, qui court toute la saison en NASCAR Canadian Tire, risque donc de ne goûter à la série supérieure que le temps des essais et des qualifications. Il n'est pas frustré pour autant. «Ça me donne du temps pour apprivoiser la voiture», note-t-il. Il veut aller chercher le maximum d'expérience, lui qui en est à son deuxième essai en Nationwide à Montréal. Cela lui donne aussi la chance de rencontrer le propriétaire de l'équipe, de faire connaître son nom. Il n'a que 33 ans et il croit fermement qu'il pourra un jour faire le saut au niveau supérieur.

De plus, sa présence en Nationwide pourra l'aider en série Canadian Tire. «Ça me donne du temps supplémentaire en piste que n'ont pas la plupart des autres pilotes de NASCAR Canadian Tire», note-t-il. Mais cela lui fera une grosse journée de travail aujourd'hui : des essais en Nationwide toute la matinée, les qualifications en Canadian Tire en milieu d'après-midi, puis les qualifications de Nationwide en fin de journée.

Dumoulin avait terminé 28e du NAPA 200 l'an dernier. Il pilotera cette fin de semaine la voiture numéro 8, la même qu'il avait tenté de qualifier - en vain - à Watkins Glen la semaine dernière.

En NASCAR Canadian Tire, Dumoulin, cinquième au classement, roule à bord de la voiture 47.