On présentera dimanche la quatrième édition du NAPA 200, l'étape montréalaise de la série Nationwide. S'il faut en croire le promoteur de l'événement, François Dumontier, la place de cette course au calendrier du NASCAR est maintenant bien acquise.

«Le succès des trois premières présentations, l'enthousiasme grandissant des amateurs, les commentaires positifs des pilotes et des équipes montrent bien que Montréal a gagné sa place en NASCAR, a estimé Dumontier, hier, en conférence de presse. Il nous reste un an à l'entente que nous avons signée l'an dernier (après le retrait de Normand Legault du dossier) et nous avons déjà entrepris les pourparlers pour le renouvellement de cette entente.»

L'organisation d'une course de ce niveau à Montréal est évidemment complexe. Dumontier doit d'abord s'entendre avec les partenaires locaux.

«Je vais profiter de la fin de semaine, alors que tous les représentants concernés seront sur le site, pour avancer les discussions et faire progresser les principaux dossiers», a noté le promoteur.

Si le renouvellement des contrats avec la Société du parc Jean-Drapeau ou la Ville de Montréal relève de la gestion régulière, les négociations en cours avec le gouvernement provincial en vue d'un éventuel financement sont évidemment plus «politiques».

«Les discussions sont positives, a noté Dumontier. Il s'agit surtout pour nous de consolider l'événement tout en travaillant à son développement, au niveau touristique notamment. C'est dans cette optique que nous avons approché le gouvernement. Si nous pouvons faire davantage de promotion et assurer un afflux plus grand de touristes et de retombées en provenance des États-Unis, ce sera positif pour tout le monde.»

Les enjeux du NASCAR

Dumontier doit aussi composer avec les dirigeants américains du NASCAR. L'épreuve montréalaise est appréciée de tous les intervenants: pilotes, équipes ou commanditaires. «Les Américains aiment la ville, le circuit, a souligné Dumontier. J'ai aussi l'impression qu'ils apprécient le caractère particulier de l'événement, avec un autre pays, une ville au cachet international, un circuit routier différent de ce qu'ils connaissent.

«Et même la pluie des dernières années a été perçue comme quelque chose d'intéressant. Cela a permis d'assister à plusieurs premières en NASCAR, au point même qu'on a modifié les règlements cette saison. Par ailleurs, c'est peu connu, mais nous sommes l'épreuve de la série Nationwide qui offre les bourses les plus élevées.»

Le NAPA 200 n'en perdra pas moins la saison prochaine sa place privilégiée au calendrier. Depuis deux ans, l'épreuve est en effet disputée sans la concurrence d'une course de la Coupe Sprint - la «première division» du NASCAR - le même week-end. En 2011, la course reviendra le samedi, comme lors des deux premières éditions de l'événement, et une course de la Coupe Sprint sera disputée le dimanche au Michigan.

«Les calendriers des séries NASCAR sont très compliqués et ils seront d'ailleurs profondément remaniés la saison prochaine, a expliqué Dumontier. Notre course revient le samedi, certes, une semaine plus tôt (19-20 août 2011), mais ce n'est pas nécessairement négatif. Cela s'était bien passé en 2007 et 2008 et nous aurons encore un programme intéressant.»

Ceux qui craignent une désaffection des pilotes vedettes soulèvent un faux problème, selon le promoteur. «Il n'y a que quatre pilotes qui mènent les deux séries de front, a noté Dumontier. Cette année, les autres vedettes de la Coupe Sprint profitent de la pause pour se reposer - souvent à l'insistance de leur conjointe...

«L'an prochain, alors que nous serons le même week-end que la course du Michigan, plusieurs pilotes seront sûrement tentés de faire la navette entre Montréal et Brooklyn. Quand ils sont en mode course, ces pilotes n'ont qu'une envie: être derrière un volant et disputer des courses!»

Montréal et la Coupe Sprint

Cette concurrence renouvelée avec la série reine du NASCAR va sûrement raviver les espoirs d'accéder un jour à la Coupe Sprint.

«C'est très difficile d'évaluer nos chances dans ce dossier, a insisté Dumontier. Il y a beaucoup de politique là-dedans. Certains circuits ont déjà deux épreuves dans la saison, d'autres essaient d'en obtenir. Comme je l'ai dit, il y aura de gros changements au calendrier l'an prochain et ça montre que les choses peuvent évoluer. Qui sait si un trou ne se libérera pas éventuellement pour nous?

«Cela dit, il n'est pas évident que le NASCAR souhaite ajouter une course sur circuit routier au calendrier de la Coupe Sprint, surtout juste après celle de Watkins Glen (prévue le 14 août en 2011).

«Mais nous avons des appuis de taille. Récemment, deux pilotes de pointe, Carl Edwards et Kevin Harvick, ont déclaré que Montréal méritait une course de la Coupe Sprint. Et c'est évident que nos partenaires gouvernementaux, comme les amateurs, seraient encore plus intéressés si c'était une course de la première série que nous présentions.»

Après trois années consacrées à bien installer le NAPA 200 dans le paysage sportif montréalais et nord-américain, son promoteur rêve donc maintenant d'amener l'événement à un autre niveau.