Un diagnostic tardif a ruiné la course de Patrick Carpentier, dimanche lors de l'épreuve de série Sprint de Watkins Glen.

Le pilote québécois, 21e au fil d'arrivée, a été victime d'une crevaison lente dans la première partie de l'épreuve remportée par Juan Pablo Montoya. Un problème qui aura finalement eu des répercussions jusqu'à la fin de la course.

«J'éprouvais énormément de survirage avant mon premier arrêt, si bien que j'ai demandé à mon écurie d'apporter les correctifs nécessaires, a expliqué Carpentier après la course. C'est seulement quand je suis sorti des puits que mon équipe a vu que le survirage était dû à une crevaison lente.»

Les correctifs apportés à la suspension n'étaient donc pas nécessaires et ils se sont avérés très coûteux par la suite. «La voiture est devenue extrêmement sous-vireuse, si bien que j'ai été forcé d'utiliser les freins pour compenser à l'entrée des virages, a décrit Carpentier. Vers la fin, je n'avais tout simplement plus de freins, je ne pouvais plus défendre ma position.»

«Cette crevaison nous a coûté la course, a soutenu de son côté Frank Stoddard, le directeur de l'écurie Latitude 43. Sur un ovale, on peut s'en tirer même si on a subi une crevaison. Mais sur un circuit routier, on n'arrête que deux fois aux puits, alors lorsque l'on fait un ajustement lors du premier arrêt, on est coincé avec pendant une trentaine de tours. On ne peut pas s'en remettre.

«On aurait pu terminer entre la 10e et la 15e place, si ça n'avait pas été de cette crevaison, a enchaîné Stoddard. Si je me fie au résultat de Ryan Newman (12e), on était aussi rapide que lui, il n'y a pas de doute.»

Carpentier a néanmoins su éviter les erreurs et les problèmes en piste, se payant même quelques dépassements lors des relances, les freins refroidis pendant les neutralisations lui permettant d'attaquer pendant un tour ou deux. Mais le terrain gagné était souvent perdu par la suite quand les freins perdaient de leur efficacité.

«J'ai aimé ça, mais je préfère quand on sait que l'on peut se battre en piste. Je n'apprécie pas beaucoup avoir l'impression d'être un passager. Au moins on n'a pas détruit la voiture, ce qui est une bonne chose pour l'écurie, qui n'est pas la plus fortunée du plateau.»

Pas de miracle en vue

En 2007, Patrick avait profité de sa performance à Watkins Glen pour se dénicher un volant avec l'écurie Gillett-Evernham. Il ne croit pas qu'un tel dénouement soit possible cette fois-ci. «Il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais c'est honnêtement très difficile de faire sa place en NASCAR, a reconnu Carpentier. Je regardais une course de camionnette l'autre soir et j'ai vu là-bas des gars connus qui n'arrivent même pas à faire de saison complète, faute de commanditaires.»

Frank Stoddard, pour un, aimerait beaucoup travailler de nouveau avec Carpentier. «C'est un chic type, ça c'est sûr. Je suis chanceux d'avoir travaillé avec des gars comme lui au cours des sept ou huit dernières années pour les courses en circuit routier, a-t-il indiqué. Patrick et Boris (Said, son pilote régulier, NDLR) sont non seulement d'excellents pilotes de circuits routiers, mais ils sont des personnes de qualité. Je ne connaissais pas beaucoup Patrick, mais j'ai fais un peu de recherche à son sujet et on me l'a fortement recommandé.»

On n'a pas de doute là-dessus, M. Stoddard!