Les pilotes québécois, Andrew Ranger en particulier, ont fait le spectacle, hier, pendant le Napa 200, mais la logique a été respectée quand l'Américain Carl Edwards a dépassé le favori Marcos Ambrose dans le dernier virage pour remporter un marathon perturbé par pas moins de 11 neutralisations.

L'Australien Ambrose, qui avait pratiquement toujours mené la course, mais n'avait jamais pu s'échapper en raison des drapeaux jaunes, a complètement raté la chicane menant au droit d'arrivée. Edwards en a profité, ponctuant sa victoire par une des ses fameuses pirouettes.

 

 >>>> Notre galerie photos de la journée de dimanche sur le circuit Gilles-Villeneuve

 

«Je ne sais pas encore comment j'ai fait pour remporter cette course, a déclaré le pilote du Missouri. La fin de course a été assez incroyable.» Ranger et Jacques Villeneuve, finalement troisième et quatrième, se sont maintenus aux avant-postes pendant toute la course, occupant même la tête pendant respectivement dix et trois tours.

 

Le pilote de Roxton Pond a longtemps tenu tête aux vedettes que sont Edwards, Ambrose et Kyle Busch. Après la course, le vainqueur ne tarissait pas d'éloges envers son jeune rival qu'il a chaleureusement félicité dans la salle de presse.

 

«Je ne le connaissais pas du tout et j'ai cru qu'il se sortirait de la course tout seul quand il m'a dépassé pour la première fois, a dit Edward. Mais j'ai eu besoin de tout mon talent et de toutes les ressources de ma voiture pour en venir à bout. Ce gars-là a un talent exceptionnel.»

 

 

Ranger n'était évidemment pas peu fier. «C'est fantastique d'avoir pu rouler ainsi toute la journée avec ces pilotes, a-t-il reconnu. Mon équipe m'a fourni une voiture compétitive tout le week-end et je suis heureux d'avoir pu en profiter. J'espère maintenant que cette performance va m'aider à trouver un volant régulier en série Nationwide. Je crois avoir prouvé que j'y ai ma place.»

 

Villeneuve et son équipe se sont trompés

 

Jacques Villeneuve a amorcé la course en force et était au premier rang quand lui et son équipe se sont trompés dans leur stratégie de ravitaillements. «Nous avons effectué notre premier arrêt au mauvais moment, juste à la relance de la course, et nous n'avons pu nous reprendre avec tous les drapeaux jaunes.

 

«La voiture est sérieusement amochée et, à la fin, le but était simplement de survivre. Ça ressemblait un peu à un pinball par moments sur la piste.

Dans les circonstances, quatrième, c'est un excellent résultat.»

 

Villeneuve ne se fait toutefois pas d'illusion sur la suite de sa carrière en NASCAR. «La série Nationwide m'intéresse autant que la Coupe Sprint.

C'est toutefois aussi difficile d'y trouver un volant. Signer de bonnes performances sur circuits routiers, c'est bien, mais il faut aussi briller sur des ovales...»

 

Les autres pilotes québécois ont aussi bien fait hier. Jean-François Dumoulin a connu toutes sortes d'ennuis, mais il a rallié l'arrivée à une étonnante septième place au volant d'une voiture pourtant bonne pour la ferraille.

 

Alexandre Tagliani s'est lui-aussi battu toute la journée au volant d'une voiture moins performante que celles de ses rivaux. Il a quand même réussi à se glisser parfois dans le groupe des meneurs, et son expérience de la pluie l'a bien servi en fin course quand il est remonté jusqu'au au septième rang.

 

Un accrochage lors de la dernière relance l'a toutefois relégué au 26e rang.

 

Patrick Carpentier avait effectué une remontée exceptionnelle pour animer la première partie de l'épreuve, mais un bris mécanique a mis fin à ses espoirs de remporter la course alors qu'il semblait en mesure, lui-aussi, de prendre les devants.

 

Parmi les favoris, le meneur du championnat Kyle Busch, revenu au troisième rang à l'avant-dernier tour, s'est accroché avec Edwards et a plongé au classement, laissant ainsi son rival marquer de précieux points dans la course pour le titre de la série Nationwide.

 

Les caprices de la course

 

Le soleil a brillé toute la matinée sur l'île Notre-Dame, mais des gouttes de pluie se sont mises à tomber immédiatement à la fin des hymnes nationaux...

 

Les averses ont toutefois patienté jusqu'en fin d'après-midi, vers le 60e tour, et la course a été stoppée sur drapeau rouge pour permettre aux équipes d'adapter les voitures au circuit détrempé.

 

Près de quatre heures après le départ, le soleil est revenu faire un clin d'oeil au vainqueur pendant les cérémonies du podium.