Jacques Villeneuve disputera, dimanche, une deuxième course en série Nationwide, la deuxième division de NASCAR. Il avait fait ses débuts l'an dernier, ici même à Montréal, et il avait bien failli profiter des conditions difficiles. Un accident en fin de course l'avait relégué au 16e rang, mais il avait quand même eu le temps de mener un tour et d'impressionner ses rivaux.

«Cette année, je veux évidemment faire mieux et rouler plus longtemps en tête, a assuré Villeneuve, hier midi, au cours d'une croisière de presse dans le Vieux-Port. Si je ne mène qu'un tour, que ce soit le dernier!»

 

Fort de son expérience à Montréal, Villeneuve croit avoir les moyens de batailler pour la victoire. La Toyota #32 de Braun Racing est une voiture compétitive et Villeneuve a eu la possibilité de faire des essais, en début de semaine, en Caroline-du-Sud.

«Ces deux jours d'essais et le temps que j'ai passé avec les membres de l'équipe dans leur atelier vont sûrement m'aider ce week-end, a estimé Villeneuve. La voiture était déjà bonne l'an dernier sans que j'aie pu faire d'essais. Cette fois, je crois que nous serons encore plus compétitifs.»

À 38 ans, Villeneuve a déjà roulé une douzaine de fois dans l'île Notre-Dame, remportant une victoire en Formule Atlantique en 1993. En 10 Grands Prix de F1, sur ce circuit, il n'a pu faire mieux qu'une deuxième place, en 1996.

L'an dernier, il a vécu une nouvelle expérience au volant d'une lourde voiture de la série Nationwide.

«Le plaisir est le même, que ce soit en F1 ou en Nationwide, a assuré Villeneuve. Il s'agit toujours de rouler à la limite, de se battre pour aller chercher les derniers dixièmes de seconde qui font la différence.

«En F1, le pilotage a moins d'influence, c'est certain. Les monoplaces sont très rigides et il y a peu de marge pour les réglages. En Nationwide, on peut jouer sur les trajectoires, même si la sortie des virages est plus importante.»

Mais quelle que soit la voiture, Villeneuve insiste sur l'importance des freins. «De tous les circuits du monde, Montréal est peut-être celui où les freins sont les plus sollicités. Si on ne fait pas attention, la pédale va au fond au bout de quelques tours seulement. Ce sera donc important de préserver ses freins.»

Villeneuve a maintenant l'habitude, mais il roulera, dimanche, sur un circuit qui porte le nom de son père, une caractéristique qui impressionne encore les vétérans Ron Fellows et Scott Pruett - présents hier à la croisière -, qui ont connu le légendaire pilote québécois.

«Une fois au volant de la voiture, ça ne fait aucune différence, a prétendu Jacques. Mais les amateurs sont très fervents, très bruyants. On sent leur énergie et c'est toujours très motivant de rouler ici.

«Avec tous les pilotes québécois qui seront en piste dimanche, l'ambiance va être fantastique.»

Cinq Québécois

Il y aura cinq pilotes québécois sur la grille de départ du NAPA 200, dimanche: Jacques Villeneuve, Patrick Carpentier, Alexandre Tagliani, Andrew Ranger et Jean-François Dumoulin. Du groupe, seul Carpentier a disputé d'autres courses cette saison en série Nationwide (un départ) ou en Coupe Sprint (six départs). Cela reste difficile pour nos pilotes de percer dans les séries de pointe de Nascar.

«Ça reste très américain, il n'y a qu'une course au Canada et bien peu près de la frontière», a estimé Jacques Villeneuve

«Les amateurs canadiens préfèrent encore les courses sur circuits routiers et les commanditaires d'ici hésitent à investir en NASCAR, a soutenu le vétéran Ron Fellows, lui-même un pilote occasionnel malgré ses succès. La participation sérieuse d'une compagnie canadienne symbolique comme Canadian Tire va sûrement aider au développement de nos pilotes et un jeune espoir comme Andrew Ranger à des bonnes chances d'en profiter un jour.»