Jacques Villeneuve aimerait bien faire une dernière saucette en Formule 1 avant de vivre une fin de carrière paisible en NASCAR. Il aimerait bien réécrire le scénario du dernier acte de sa carrière en F1.

«Il y a des choses à nettoyer en F1. Je n'ai pas aimé la manière dont ça s'est terminé», a déclaré Villeneuve, jeudi, lors d'un point de presse tenu à l'approche de l'étape montréalaise de la série Nationwide de NASCAR, qui aura lieu ce week-end au circuit Gilles-Villeneuve. Il y a des petites choses que j'ai envie de prouver. Je veux aussi que mes fils me voient courir en Formule 1.»

Parmi les mauvais souvenirs à effacer, il y a évidemment ceux liés à la fin de son séjour avec l'écurie BMW Sauber. Son départ s'est fait dans l'amertume, lui qui a été remplacé par Robert Kubica en pleine saison.

Michael Schumacher pourrait également faire un retour la saison prochaine, mais Villeneuve estime qu'il n'y aurait rien à régler à ce niveau-là.

«Schumacher, je l'ai battu en 1997, donc c'est réglé depuis 1997», a lancé Villeneuve, en faisant allusion à sa conquête du championnat du monde de F1 cette année-là.

Le Québécois de 38 ans sait fort bien que contrairement à NASCAR, la F1 ne lui offrira pas encore très longtemps la possibilité d'obtenir un volant à temps plein.

«Pour tout de suite, j'espère plutôt du côté de la F1 que de NASCAR, parce que ce n'est pas tout à fait les mêmes limites d'âge en NASCAR qu'en Formule 1. Donc, s'il y a une petite chance en F1, il faut essayer d'y aller tant qu'il y aura cette petite ouverture. Il y en a une maintenant, donc je vais essayer.

«A long terme, c'est sûr que (NASCAR) reste quelque chose de très excitant. Je voudrais en faire partie, oui», a ajouté Villeneuve, qui estime qu'il sera possible de bien faire dans cette série même une fois qu'il aura atteint la quarantaine. Juste à regarder Mark Martin, à quel point il est compétitif... et il est dans la cinquantaine.

Cinq Québécois

Villeneuve fera partie d'un contingent de cinq Québécois, ce week-end, à l'occasion de l'étape montréalaise de la série Nationwide de NASCAR. Les autres seront Patrick Carpentier, qui a terminé deuxième à chacune des deux premières présentations de la course, Alexandre Tagliani et Jean-François Dumoulin, qui en seront à leurs débuts en Nationwide, et Andrew Ranger, la tête d'affiche de la série Canadian Tire, qui se retrouvera chez les grands pour la deuxième année d'affilée.

Tagliani et Ranger participeront également à la course de la série Canadian Tire qui sera disputée dimanche matin, quelques heures avant la course Nationwide. Les qualifications auront lieu samedi.

Carpentier a volé la vedette ces deux dernières années, mais Villeneuve entend bien le faire à son tour cette année. Embauché par Braun Racing moins d'un mois avant la course de 2008, il aura eu plus de temps pour se préparer cette fois.

«L'année passée, j'ai même mené un tour, juste avant le drapeau rouge (qui a mis fin à la course à cause de la pluie), a noté Villeneuve. J'espère être devant pour plus d'un tour cette année - ou si c'est seulement un tour, que ce soit le dernier.

«Ca s'était donc déroulé assez bien l'an dernier. Cette fois, on a fait quelques essais avec exactement la même auto que l'année passée, et la même équipe. On est mieux préparés que l'année passée. On va être un peu plus compétitifs, et il faut espérer que les autres n'aient pas fait autant de progrès. L'objectif, c'est de rouler en avant, d'essayer de gagner la course.»

Outre Villeneuve, Carpentier, Tagliani, Ranger et Dumoulin, les Québécois Patrice Brisebois et Patrick Laperle (série Canadian Tire), ainsi que Didier Schraenen (Formule 1600) participeront à une séance d'autographes entre 14h et 15h, vendredi, au circuit Gilles-Villeneuve.

Les essais et les qualifications des séries Formule 1600 et Grand-Am se dérouleront toute la journée de vendredi. Les amateurs de course automobile pourront alors accéder au circuit gratuitement à l'occasion de la «Journée Découvertes».

La difficulté de trouver un volant

Il y aura beaucoup de Québécois en piste cette fin de semaine, mais aucun n'a présentement un volant à temps plein en NASCAR. Seul Carpentier a fait une incursion sérieuse en Coupe Sprint avec l'écurie Gillett-Evernham, avant d'être libéré l'an dernier.

Les obstacles sont encore nombreux pour les Canadiens, estime Villeneuve. Mais Ron Fellows, le vétéran pilote canadien qui a remporté la course montréalaise, l'an dernier, estime que la donne va changer dans «trois ou quatre ans».

Canadiens sont perçus comme des spécialistes des circuits routiers, a noté Villeneuve. Et la perception, c'est que ceux qui excellent sur les circuits routiers ne peuvent pas le faire sur les ovales. Ce qui n'est pas nécessairement vrai. Les résultats de Juan Pablo Montoya sont en train d'aider en ce sens.»

«Avec les efforts de marketing que NASCAR a déployés au Canada et l'implication à long terme d'une entreprise à forte valeur symbolique comme Canadian Tire, on va voir des pilotes d'ici percer, a affirmé Fellows. Andrew Ranger est peut-être le prochain jeune espoir qui va bénéficier de ce qu'on essaie d'implanter au Canada. Je pense que l'avenir est brillant. On s'en reparle dans cinq ans.»