Patrick Carpentier fait contre mauvaise fortune bon coeur. Réduit à un rôle de pilote itinérant cette saison dans la série NASCAR, il s'accommode de ce statut en se disant qu'il lui permet de poursuivre sa carrière.

Dimanche, il disputera l'épreuve de la série Sprint de Watkins Glen au volant de la Toyoto no 55 de Michael Waltrip Racing avec la perspective, cette fois, de voir le drapeau à damiers. Car chez Tommy Baldwing Racing, avec qui il a effectué quatre de ses cinq départs cette saison, il se retrouvait dans une écurie qui n'avait pas toujours l'argent pour faire des courses complètes.

«Je m'estime néanmoins chanceux en tabanourche. Parlez-en à Jacques (Villeneuve). Il doit me trouver assez chanceux», a lancé Carpentier, samedi après-midi, en faisant allusion à l'ancien champion du monde de F1 qui n'est pas parvenu, lui, à se dénicher un volant même s'il est venu bien près de courir à Watkins Glen, en fin de semaine.

«Cette année, je vais faire une dizaine de courses en tout, soit beaucoup plus que j'avais espéré en début de saison. Si je n'avais pas tourné cette année, c'est certain que c'était fini pour moi. Au moins, je me fais voir sur les circuits.»

À 37 ans, Carpentier profite de chaque occasion, conscient que son expérience en NASCAR pourrait prendre fin à tout moment. Il regrette d'avoir été limité à une seule saison complète en NASCAR - l'an dernier avec Gillett-Evernham Motorsports.

«Honnêtement, je suis un meilleur pilote que je ne l'ai jamais été. Ce que je trouve plate, c'est de ne pas avoir eu une deuxième chance à plein temps en NASCAR. Quand tu entreprends une deuxième année, ce n'est plus pareil, a noté Carpentier, en donnant l'exemple de Juan Pablo Montoya qui a mis quelques saisons avant de s'affirmer dans le circuit nord-américain. Surtout quand tu n'as jamais fait de stock-car de ta vie.»

S'il rêve d'une saison complète l'an prochain, le pilote de Joliette ne se fait toutefois pas d'illusion.

«Honnêtement, mes chances sont minces. Il y a plus de bons pilotes sur le marché actuellement que de bonnes voitures disponibles. Et on ne se le cachera pas, la série est basée aux États-Unis et je suis Canadien...»

Voiture imprévisible

Qualifié au 17e rang pour la course, Carpentier en a arraché, samedi, lors de la dernière séance d'essais libres.

«La voiture est imprévisible et ça nous a donné de la misère. Nous avons fait bien des changements mais rien qui n'a fonctionné. Nous sommes rapides pour un ou deux tours. Mais après trois, quatre tours, on en perd beaucoup sur les autres. Il nous reste du travail à faire pour préparer la voiture pour la course.»

La seule fois où Carpentier s'est retrouvé au volant de la voiture no 55 de Waltrip en course, c'était à Sonoma, le 21 juin. Il avait obtenu son meilleur résultat à vie dans la série Sprint avec une 11e place après s'être qualifié 35e. Il se montre donc optimiste en vue de la course.

«Sur les circuits routiers, j'ai toujours mieux roulé en course qu'en qualifications. Je vise donc une place parmi les 10 premiers.»

C'est le triple champion Jimmie Johnson, toujours en quête d'une première victoire sur un circuit routier, qui partira de la position de tête, dimanche (13h). Kurt Busch partira à ses côtés en première ligne.