Les pilotes québécois inscrits à la course de série Nationwide avaient un seul objectif en tête: la victoire. Ils ont connu des sorts différents, mais ils sont tous sortis déçus de leur expérience.

Fort d'une troisième place, Jacques Villeneuve était mi-figue mi-raisin au terme de l'épreuve. «C'était une course plaisante, mais ce n'est pas une victoire et rien ne se compare à une victoire», a-t-il admis au terme de l'épreuve.

Le pilote québécois s'est bien battu, la voiture était bonne, mais il a reconnu que sa stratégie d'arrêts aux puits lui a peut-être coûté la course. «On a choisi de rentrer aux puits avec une dizaine de tours à faire parce que l'on ne savait pas si on pourrait rallier l'arrivée avec l'essence qui restait dans le réservoir, a dit Villeneuve. On a donc décidé d'arrêter et d'en profiter pour changer les quatre pneus; on ne voulait pas se retrouver dans la même situation que Robby Gordon (qui a manqué d'essence dans le dernier tour, NDLR). Par contre, on savait que rentrer si tard pourrait nuire à nos chances de victoire...»

Villeneuve s'est ainsi retrouvé englué derrière deux pilotes rompus aux secrets des circuits routiers. «J'ai vraiment poussé fort à la fin, mais il y avait des experts devant moi, ce n'était vraiment pas facile, a-t-il admis. J'ai réussi à dépasser Max (Papis), mais il a repris sa position par la suite, j'ai perdu un peu de terrain et je n'ai pas été en mesure de le rejoindre à nouveau.»

Villeneuve était d'autant plus déçu qu'il comptait sur une voiture très performante. Ce qui n'est pas nécessairement un gage de succès, selon le principal intéressé: «On n'a pas besoin d'avoir la voiture la plus rapide. La preuve, Marcos (Ambrose) et moi avions probablement les bolides les plus performantes, mais ni lui ni moi n'avons réussi à gagner. De toute façon, cette course se décide toujours dans les 10 derniers tours.»

Carpentier et Ranger jouent de malchance

Patri 13e, Patrick Carpentier roulait en quatrième place quand sa barre stabilisatrice arrière s'est rompue un peu après la mi-course. Il avait jusqu'alors mené une course toute en finesse, économisant autant l'essence que sa mécanique.

«Je n'avais pas la meilleure voiture, mais elle était quand même bonne, a-t-il dit quelques minutes après son abandon. On économisait beaucoup d'essence et les freins étaient parfaits, je pouvais encore freiner très fort. Qui sait ce qui aurait pu arriver. Ça regardait bien pour la fin, on avait autant de chances que les gars en piste de gagner cette course.

«Je pense que j'avais une meilleure voiture en 2009, a-t-il ensuite reconnu. Mais l'an dernier, j'ai fait une erreur qui a causé ma propre perte. Cette année, je n'y pouvais rien. C'est vraiment frustrant. On dirait que je n'arrive pas être maître chez moi...»

Parti 41e parce que l'on a dû changer son moteur après les essais libres du samedi, Andrew Ranger a été la victime collatérale d'un accrochage entre deux pilotes qui roulaient devant lui et ce, après seulement deux tours. Cela est venu court-circuiter une belle remontée du pilote de Roxton Pond, qui avait gagné pas moins de 10 positions en seulement un tour.

«C'est ce qui arrive quand tu as une voiture pour rouler parmi les dix premiers et que tu pars en fond de grille, a expliqué Ranger à notre collègue de la Voix de l'Est. Tu rattrapes le trafic et des voitures finissent par se rentrer dedans. Je me suis fait frapper par derrière, je suis rentré dans la voiture qui était devant et j'ai endommagé mon radiateur.

«Ce n'était pas évident d'arriver dans une équipe où on ne connaît personne et de conduire une voiture que l'on n'a jamais conduite, a-t-il poursuivi. Je n'étais pas assez préparé. Il faut dire que notre entente a été conclue à la dernière minute, ce n'est pas l'idéal.»