Juan Pablo Montoya répétait qu'il avait la meilleure voiture de Team Penske, même à ses coéquipiers, qui croyaient tous avoir des chances de remporter les 500 milles d'Indianapolis.

Affichant la même confiance que lors de son triomphe il y a 15 ans, Montoya s'est frayé deux fois un chemin à travers le peloton afin de remporter les 500 milles d'Indianapolis, dimanche.

Alex Tagliani, de Lachenaie, a conclu l'épreuve en 17e position.

«C'est incroyable», a dit Montoya avec la couronne de fleurs autour du cou et la traditionnelle bouteille de lait en main. Entouré de ses enfants, il cherchait du regard son épouse.

Il s'agissait d'une scène bien différente de celle de 2000, quand le Colombien était célibataire et qu'il concourrait en Indycar afin d'attirer l'attention des écuries de Formule Un. Sa carrière a été une véritable série de hauts et de bas lors de ses passages en F1 et en NASCAR avant qu'il ne revienne finalement en IndyCar au sein de l'équipe de Roger Penske.

Sa victoire a offert un 16e triomphe à Penske à l'Indy 500, son premier depuis 2009, quand Helio Castroneves l'avait emporté. Penske a aussi rejoint Chip Ganassi en tant que seuls propriétaires à avoir gagné le Daytona 500 et l'Indy 500 la même année. Ganassi l'a fait en 2010. Joey Logano a remporté le Daytona 500 pour Penske en février.

Les 15 ans entre les deux victoires de Montoya aux 500 milles d'Indianapolis représentent un record, surpassant les 10 ans d'A.J. Foyt entre ses troisième et quatrième victoires. En 2000, Montoya avait gagné à bord d'un bolide de Ganassi.

Prouvant que l'Indianapolis Motor Speedway est leur terrain de jeu personnel, les pilotes Penske et Ganassi ont passé 193 des 200 tours en tête. Ils ont transformé la dernière séquence de 15 tours après la dernière relance en lutte intense à trois entre Montoya et son coéquipier Penske Will Power, et le pilote Ganassi Scott Dixon.

«Les voitures Ganassi ont été excellentes toute la journée et Dixon est un pilote intelligent», a déclaré Penske.

Power a terminé deuxième et les pilotes Ganassi Charlie Kimball et Dixon ont terminé respectivement troisième et quatrième. Les deux propriétaires se sont fait l'accolade dans les puits pendant que Montoya recevait sa bouteille de lait.

On croyait que le meneur lors du dernier tour serait vulnérable aux attaques de ses poursuivants, mais Montoya n'a pas hésité en doublant Dixon et Power avec trois tours à faire. Power est revenu tout juste derrière lui lors des derniers virages, mais n'a pu compléter la manoeuvre.

«Montoya a pu y aller d'une dernière poussée et j'ai peut-être été un peu trop gentil avec lui dans le premier virage et j'ai levé le pied, a raconté Power. Ç'a été une course excitante.»

Montoya est venu de l'arrière après un étrange début de course. À la suite d'un premier incident, Simona de Silvestro a heurté l'arrière de la voiture de Montoya, endommageant son aileron. Les mécaniciens de Montoya ont réparé les dommages sous drapeau jaune et il a tranquillement fait son chemin jusqu'au sein du peloton de tête.

Cependant, il a été puni pour avoir roulé sur son tuyau à air dans les puits et s'est à nouveau retrouvé loin des meneurs.

Montoya s'est encore une fois frayé un chemin jusque dans le groupe de tête. Il a finalement passé seulement neuf tours en première position - loin des 84 tours menés par Dixon, détenteur de la pole.

«Montoya est venu de l'arrière. Avec ce gars-là, vous lui offrez une bouchée et il prend le morceau au complet. Il n'abandonne jamais», a dit Penske.

Montoya affichait un large sourire après sa victoire, lui qui occupe maintenant le premier rang du classement des pilotes en IndyCar.

«C'est ce qui rend l'IndyCar excitant - des courses où tout est possible jusqu'à la fin», a conclu Montoya.