Vingt ans après ses débuts fracassants en IndyCar, sur la piste d'Indianapolis, Jacques Villeneuve renoue avec les 500 Milles, le 25 mai. Une participation à cette course mythique qui semble revigorer un pilote en manque de compétitions.

L'ancien champion du monde de F1 le répète à l'envi: «J'ai besoin de compétitions.» Villeneuve n'a que trop rongé son frein ces dernières années. Faute d'occasions, et non pas par choix, il a le plus souvent assisté à des courses, au lieu d'y participer. Lorsque Sam Schmidt lui a proposé, il y a seulement trois semaines, de piloter l'une de ses voitures aux 500 Milles d'Indianapolis, le Québécois n'a ainsi pas hésité une seule seconde.

«Je suis pilote, j'ai besoin de compétitions. L'Indy 500 reste la course la plus importante au monde, explique-t-il en entrevue à La Presse. Cela se fait plutôt à la dernière minute avec une bonne équipe, alors que le championnat retrouve un second souffle. L'an dernier, les courses étaient très excitantes, et je voulais y être. Il y a des passes d'armes, des pilotes qui se battent. Il est permis à nouveau d'être agressif. Ce n'est pas forcément le cas ailleurs.»

Villeneuve a tellement soif de courses de haut niveau qu'il aurait fait la saison entière en IndyCar s'il avait pu. «Mais c'est totalement impossible, mon emploi du temps est trop chargé.»

Engagé cette année dans le nouveau Championnat du monde de rallycross FIA et à titre de consultant télé pour la chaîne française Canal", qui retransmet la saison de F1 en France, Villeneuve doit déjà trouver quelques journées dans son emploi du temps qui lui permettront de se familiariser avec sa nouvelle équipe, Schmidt Peterson Motorsports, et, surtout, avec sa monoplace de la série IndyCar.

«Je connais la voiture de vue. Sa première course a été une découverte. Schmidt Peterson Motorsports est une équipe qui travaille bien et qui a su s'adapter en peu de temps», dit-il.

Son écurie apprend très vite. Dès sa première saison en IndyCar, elle a vu son unique pilote, Simon Pagenaud, terminer cinquième du classement général. L'an dernier, le Français a remporté deux victoires, alors que son nouveau coéquipier, Tristan Vautier, était nommé recrue de l'année.

Une saveur particulière

Villeneuve s'est engagé auprès des copropriétaires Sam Schmidt et Ric Peterson pour l'Indy 500 seulement, une course qu'il a remportée en 1995 - l'année de son titre en IndyCar. Un an auparavant, ses débuts sur ce circuit légendaire s'étaient conclus par une deuxième place. Revenir à Indianapolis 20 ans après ce premier exploit a une saveur particulière. «Il y a une grosse pression. Il y en a qui vont dire que je suis trop vieux, que je ne suis pas capable. J'ai l'habitude de m'adapter à différentes voitures. Si j'y vais, c'est pour gagner, mais ça va être très ,très compliqué.»

Très compliqué essentiellement parce que ses coéquipiers et adversaires connaissent parfaitement leurs bolides, selon lui. Autant dire que Villeneuve n'aura pas le temps de participer le même jour aux 500 Milles d'Indianapolis et aux 600 Milles de Charlotte en NASCAR, contrairement à ce qu'une rumeur laissait entendre. Le pilote lui-même ignorait d'ailleurs cette possibilité.

Le natif de Saint-Jean-sur-Richelieu prend très au sérieux ses prochaines échéances, notamment le Championnat du monde de rallycross qui débute le 4 mai. «Je vais faire pratiquement toute la saison. Je vois celle-ci comme une saison d'apprentissage. Ma participation, ce n'est pas pour rigoler, je serai encore là l'an prochain.»

Jacques Villeneuve a réellement soif de compétitions.