Le duel a finalement tourné à la faveur de ce dernier, au grand dam de Bourdais, qui répétait à qui voulait l'entendre qu'il avait été bloqué à deux reprises par Doornbos.

Bourdais frustré

Le duel a finalement tourné à la faveur de ce dernier, au grand dam de Bourdais, qui répétait à qui voulait l'entendre qu'il avait été bloqué à deux reprises par Doornbos.

La frustration de Bourdais a sans doute été décuplée par l'attitude un tantinet condescendante du gagnant. Doornbos a couru en F1 (il est encore pilote essayeur chez Red Bull) alors que Bourdais tente toujours d'y faire sa place. Le Néerlandais lui aurait d'ailleurs fait la remarque à la sortie de leurs bolides. Mais bon, rien n'est joué, les deux hommes sont maintenant à égalité au classement.

Le résultat aurait donc été franchement différent et le sourire des amateurs aurait certainement été moins franc.

Plus de 42 000 personnes en ont eu pour leur argent un succès inattendu et c'est tant mieux pour les promoteurs car ils ont maintenant un an pour songer aux changements qu'ils pourraient apporter au circuit. Il ne peut pas pleuvoir à tous les ans.

Tony Cotman, qui est en fait celui qui s'occupe de l'aspect sportif du Champ Car, doit soumettre ses suggestions aux gens de Tremblant d'ici un mois.

«On va analyser le tout, faire des tests en simulateur et, si c'est concluant, faire des propositions aux promoteurs et tenter de voir si c'est réalisable, a-t-il indiqué. Mis à part la sécurité, il faut améliorer le spectacle pour les amateurs. S'il y a une opportunité et qu'on peut la mettre en oeuvre, on va aller de l'avant.»

Le long enchaînement des virages 6 à 8 est celui qui a été le plus critiqué par les pilotes et celui qui pourrait être modifié d'ici l'an prochain. Le virage 7, une longue courbe négociée à haute vitesse, ne permettait pas aux pilotes de s'approcher assez pour tenter un dépassement au virage suivant.

Tracé alternatif

Le promoteur de l'événement, François Dumontier, avait suggéré que les pilotes empruntent un tracé alternatif doté d'une chicane au virage 6 mais les gens du Champ Car ont jugé que la zone de dégagement était insuffisante. C'est le premier endroit qui pourrait subir des modifications.

«Disons que c'est une facile», a dit Dumontier, quand on lui demandé si des améliorations étaient envisageables à cet endroit. Cotman voudrait toutefois que l'on change aussi la géométrie du virage, pour qu'il devienne une courbe à 90 degrés.

L'autre suggestion qui pourrait bien se retrouver sur la table de Dumontier concerne l'entrée du virage 8, à l'extrémité sud de la piste.

«L'épingle actuelle, que l'on négocie à plus de 140 km/h, ne permet qu'une seule ligne de course, a expliqué Cotman. Je pense que si on avait un virage à 90 degrés, ou du moins une entrée à angle droit, cela pourrait permettre plus de dépassements.»

Dumontier n'est toutefois pas prêt à faire n'importe quoi et soutient qu'il faut conserver le caractère historique du circuit des Hautes Laurentides. Il faudra aussi convaincre le propriétaire de la piste, Lawrence Stroll.

«Lawrence est partenaire dans l'aventure, a assuré Dumontier. On lui laisse un circuit qui est hautement supérieur à ce qu'il était il y a quelques semaines seulement. On y a investi près d'un demi-million de dollars. Il sera certainement attentif à nos demandes.»

Le président du Champ Car, Steve Johnson, soutient que Stroll lui a dit que l'édition 2007 du Grand Prix Champ Car de Mont-Tremblant serait assurément la pire de l'histoire. II sait donc déjà quoi faire pour améliorer son produit.

Ce jugement sans appel est celui du vice-président des opérations du Champ Car, Tony Cotman, livré quelques heures après la course, dimanche. D'ailleurs, la course de Formule Atlantique, remportée avec plus de 20 secondes d'avance par le Français Frank Perrera, en lever de rideau de l'épreuve Champ Car, ne laissait présager rien de bon.

Heureusement pour les amateurs que la pluie s'en est mêlée. On a eu droit à toutes sortes d'incidents, plusieurs changements de meneurs et une belle bagarre entre le Français Sébastien Bourdais et le Néerlandais Robert Doornbos.