La Formule 1 va selon toute vraisemblance abandonner le V8 2,4 litres utilisé actuellement dans ses monoplaces pour le remplacer par un petit quatre-cylindres turbo de 1,6 litre et ce, dès 2013.

Selon BBC Sports, les actionnaires de la F1 ont accepté l'idée de faire la transition vers ce nouveau moteur, que l'on veut 50% moins gourmand que le moteur actuel, tout en conservant les mêmes performances. Pour ce faire, on envisage de limiter les révolutions du moteur à 10 000 tours-minute (elles s'élèvent actuellement à près de 19 000 tours-minute), tout en utilisant éventuellement un système perfectionné de turborécupération des gaz d'échappement. Le moteur produirait ainsi quelque 600 chevaux-vapeur, auxquels seraient ajoutés 150 chevaux supplémentaires provenant du SREC (système de récupération de l'énergie cinétique), dont l'apport en énergie (120 kW) serait doublé par rapport au niveau qui sera utilisé en 2011.

Cette nouvelle réglementation devrait être adoptée par la FIA dès vendredi.

Mercedes et Ferrari ont longtemps été réticents à changer la formule actuelle, prétextant que cela entraînerait une explosion des dépenses de développement. Par contre, un porte-parole de Ferrari a déclaré à BBC Sports qu'il serait très «surpris» si les changements proposés n'étaient pas entérinés vendredi.

Ferrari a notamment été rassuré par le fait que les constructeurs aient convenu d'une série de balises visant à contenir les dépenses et à empêcher à l'un d'eux de prendre un avantage sur les autres. C'était d'ailleurs la crainte du grand patron des droits commerciaux de la F1, Bernie Ecclestone, qui s'est longtemps dit opposé à toute forme de changement de moteur. «Nous avons une excellente formule, a dit M. Ecclestone à BBC Sports. Pourquoi devrions-nous changer quelque chose dont personne ne veut, qui va nous coûter des millions et qui pourrait avantager l'un des constructeurs?»

Par contre, les acteurs de la F1 estiment aujourd'hui qu'adopter un nouveau moteur plus «vert» pourrait permettre d'attirer de nouveaux commanditaires, qui hésitent actuellement à s'afficher en Formule 1, qui traîne une image associée au gaspillage de ressources.

L'accord entre les constructeurs survient après des mois de négociations qui laissaient entendre que l'adoption d'une nouvelle cylindrée serait reportée à 2014 et même 2017. Mais les constructeurs - tous y compris Renault et Cosworth - se sont entendus pour limiter le personnel et le temps attribué au développement du nouveau moteur.

Le géant allemand Volkswagen a aussi participé activement aux discussions, indiquant en privé qu'il ne songerait à s'engager en F1 que si les nouvelles règles étaient adoptées. Il est toutefois loin d'être acquis que VW va effectivement joindre les rangs de la F1. Le cas échéant, tout indique qu'il le fera avec sa marque haut-de-gamme Audi.