Fernando Alonso (Ferrari) partira dimanche de la pole position du Grand Prix de Singapour de Formule 1, devant tous les autres prétendants au titre, les cinq premiers du classement pilotes ayant réussi les cinq meilleurs temps des qualifications samedi.

Troisième du général à 21 points du leader Mark Webber, l'Espagnol a pris une petite option en prenant la position de pointe, l'Australien n'ayant, lui, pas fait mieux que le 5e chrono du jour.

 

«Nous avons un peu pris nos précautions en Q1 et en Q2 (les deux premières parties des qualifications). J'ai risqué le maximum en Q3. C'est l'heure d'attaquer», a décrypté Alonso, qui s'est dit «un peu surpris d'être en pole».

 

«Je m'attendais à ce que les Red Bull soient devant. L'un est 2e, l'autre 5e. C'est mieux que prévu», a-t-il affirmé.

 

À l'inverse, Vettel et Webber, qui disposaient a priori de la monoplace la plus rapide à Singapour, peuvent s'estimer déçus. «Baby-Schumi», qui s'élancera de la première ligne, aux côtés d'Alonso, a toutefois limité les dégâts.

 

«J'ai manqué la pole pour pas grand chose, mais j'aurais dû l'avoir», a remarqué Vettel, qui a déploré ses qualifications «désordonnées». «Je n'ai jamais été dans le rythme», a regretté l'Allemand, 5e du général à 24 points de son coéquipier, et qui joue donc gros dimanche.

 

«Deuxième, ce n'est pas idéal. L'an passé, en partant de cette place, j'avais perdu une position au départ face à Nico Rosberg», s'est souvenu Sebastian Vettel, qui malgré tout n'avait pas l'air trop contrarié.

 

Mark Webber l'était davantage. «Cinquième, c'est tout ce que pouvais faire. Je ne méritais rien de mieux. Chaque pilote avait 2 ou 3/10e de marge, en s'améliorant un peu ici ou là à chaque tour», a observé l'Australien, qui s'est fait déloger in extremis de la deuxième ligne par Jenson Button, 4e.

 

Météo capricieuse

«Nous sommes beaucoup plus proches des Red Bull que ce que nous craignions, s'est réjoui le champion en titre, actuel 4e du général. Le départ sera la clé de la course. Mon but sera de doubler Sebastian au départ», le point faible des monoplaces austro-britanniques lors des dernières courses.

 

Son coéquipier Lewis Hamilton, dauphin de Webber au Championnat et 3e du jour, avait également le sourire. Comme «Fernando l'a montré», les Red Bull sont «battables», «elles n'ont clairement plus les 2 secondes de marge dont elles disposaient à un moment cette saison», s'est-il félicité.

 

À l'instar de son partenaire et successeur au palmarès, le champion 2008 compte sur l'excellente mise en action de sa monoplace, l'atout majeur des McLaren aux dernières courses, pour «sauter un pilote» au départ. «En d'autres mots, je peux me battre pour la victoire», a-t-il lancé.

 

À moins que la pluie, redoutée par tous les pilotes, ne complique la donne pour le seul Grand Prix disputé en nocturne. «C'est une des courses longues de la saison. Tout peut se passer. Fernando a commencé en 15e place ici il y a deux ans et il a gagné la course», a ironisé Vettel, en référence à l'accident volontaire de Nelson Piquet Jr, alors coéquipier d'Alonso chez Renault, qui avait permis à l'Espagnol de s'imposer. Avant de déclencher le scandale du «crashgate».

 

Des pilotes de tête, seul Felipe Massa semble condamné à jouer les seconds couteaux, sa Ferrari étant tombée en panne au début des qualifications. Le Brésilien partira dernier dimanche. Déjà limités avant les qualifications, ses espoirs de titre s'en retrouvent (presque) annihilés.