Relativement épargné par le mauvais sort depuis le début de la saison, Lewis Hamilton a offert un joli cadeau à ses rivaux, dimanche, en se sortant du Grand Prix d'Italie après quelques centaines de mètres.

Pas aussi bien parti qu'il l'aurait souhaité, l'Anglais a manqué de patience et il s'est laissé piéger dans la deuxième chicane par Felipe Massa. Le pilote Ferrari s'est légitimement rabattu devant la McLaren, brisant au passage la suspension de sa roue avant droite, et Hamilton n'a pu aller plus loin.

C'est sa première véritable erreur cette saison et elle survient à un fort mauvais moment. En cédant la tête du Championnat, en laissant Alonso, Button et Vettel revenir à sa portée, Hamilton s'est sérieusement compliqué la vie dans la course au titre.

Alors qu'un podium aisément à sa portée lui aurait permis de prendre le large au classement, l'Anglais a permis à ses adversaires de croire à nouveau en leur chance. C'est évidemment particulièrement vrai pour les trois premiers de la course, mais il ne faut pas négliger les pilotes Red Bull dans cette affaire.

Webber a été à la peine toute la journée et reprend la tête du Championnat! Vettel n'a jamais été dans la course et termine quatrième! L'équipe anglo-autrichienne savait qu'elle serait en difficulté à Spa et à Monza. Elle a sauvé les meubles.

Saura-t-elle maintenant reprendre l'ascendant sur ses rivales?

L'ombre de Jean Todt

Le président de la FIA, Jean Todt, est définitivement sorti de l'ombre de son prédécesseur Max Mosley, cette semaine, à l'occasion d'une importante réunion du Conseil mondial de l'organisation. Alors que Mosley s'était placé en opposition directe avec les équipes pendant son long règne, Todt a montré qu'il entendait plutôt travailler de concert avec elles.

Ancien directeur de l'équipe Ferrari et, à ce titre, instigateur de certaines des stratégies les plus controversées de l'histoire de la F1, Todt s'était excusé de la réunion de mercredi pour éviter les conflits d'intérêts, mais ses collègues connaissaient parfaitement sa position.

En demandant une révision des règles sur les directives d'équipe, le Conseil mondial a autorisé de façon tacite leur retour d'ici la fin de la saison. Les puristes dénonceront peut-être cette situation, mais elle a le mérite d'éliminer l'hypocrisie qui caractérisait les interventions de plusieurs acteurs de ce dossier.

Avec un championnat aussi disputé, les derniers Grands Prix seront avant tout des duels de stratégies. Ferrari a montré encore hier une grande maîtrise en ce domaine. McLaren et Red Bull, par contre, n'ont pas toujours bien géré les situations délicates cette année.

Dans l'ombre, Todt appréciera sûrement en connaisseur les rebondissements que cette fin de saison ne manquera pas de nous offrir.