C'est curieux comme on avait un peu vite enterré les McLaren.

Pendant la pause du mois d'août, l'équipe anglaise et ses pilotes avaient orchestré une jolie campagne d'intox, insistant sur la nécessité de travailler encore plus fort pour combler le retard sur les autres équipes de pointe.

Quel «retard»?

Lewis Hamilton et Jenson Button ont été à la pointe du combat tout au long du week-end en Belgique et n'eût été d'une autre bévue de Sebastian Vettel, les duettistes britanniques auraient signé un superbe doublé.

Hamilton en profite maintenant pour s'installer en meneur du championnat... et de son équipe. Button lui-même a reconnu après la course que cet abandon était un «coup terrible» dans l'optique du championnat. Désormais à 35 points de son coéquipier, il ne contrôle plus son destin et aura impérativement besoin d'un abandon de Hamilton pour espérer combler cet écart.

Le nouveau barème utilisé cette saison favorise certes le retour d'un outsider, mais cela serait plus facile pour un Alonso et même un Vettel - qui sont en balance avec des coéquipiers moins solides que Hamilton - que pour Button. Depuis le début de l'année, à l'exception du GP d'Australie, les McLaren ont habituellement roulé au même rythme, terminant près l'une de l'autre, avec le plus souvent Hamilton devant.

Difficile de croire que l'ordre va maintenant s'inverser. Reste toutefois à voir comment l'écurie britannique va gérer la suite de la saison. La lutte reste très serrée au sommet - Hamilton n'a que trois points d'avance sur Webber - et les équipes seront surveillées de près afin d'éviter toutes stratégies visant à favoriser l'un ou l'autre de leurs pilotes.

McLaren a justement un passé peu brillant dans ce domaine. Condamnés pour tricheries (2007) et pour mensonges (2009), incapables de gérer la cohabitation de Hamilton et d'Alonso en 2007 - comme ils avaient échoué avec Alain Prost et Ayrton Senna vingt ans plus tôt - Martin Whitmarsh et l'équipe anglaise ne sont probablement pas au bout de leurs peines...

Face à McLaren, l'équipe Red Bull a toujours une priorité d'un point au championnat des constructeurs et reste favorite pour enlever ce titre. Ce sera plus difficile du côté des pilotes, mais rien n'est perdu.

Mark Webber est au plus fort de la lutte et, malgré toutes ses erreurs, Sebastian Vettel n'est qu'à 28 points de son coéquipier, à 31 du premier rang. Au contraire de Jenson Button, l'Allemand a la voiture et les moyens pour remporter deux ou trois courses d'affilée et combler son retard au championnat.

Ils étaient cinq à prétendre au titre avant le GP de Belgique. Ils ne sont sans doute plus que trois.