Propulsé à la tête de l'une des meilleures équipes de la F1, Christian Horner découvre chaque jour le coût de l'expérience. Après une carrière de pilote sans envergure, cet Anglais a dirigé des équipes de course dans différentes séries avant d'arriver chez Red Bull en 2006.

Établie au Royaume-Uni, mais commanditée par le richissime Autrichien Dietrich Mateschitz, père des boissons «énergisantes», l'équipe Red Bull reste une néophyte aux côtés des formations comme Ferrari ou McLaren, qui ont disputé des centaines de Grands Prix.

 

Créée en 2005, avec de très gros moyens, l'équipe a accédé aux premiers rangs grâce au talent de l'ingénieur Adrian Newey, l'un des «génies» de la F1, qui maîtrise comme pas un les secrets de l'aérodynamisme. Depuis deux ans déjà, ses voitures sont les plus performantes du plateau.

 

Malheureusement pour Sebastian Vettel et Mark Webber, le niveau de préparation et la fiabilité des voitures ne sont pas encore au niveau des meilleures. «Nous n'avons pas su exploiter le potentiel de nos voitures aussi bien que nous l'aurions dû, a reconnu Horner en conférence de presse, récemment à Monaco. Collectivement, nous n'avons pas l'expérience de certaines autres équipes, c'est vrai, mais notre personnel est très aguerri. Adrian (Newey) est en F1 depuis les années 1980, Mark est un des pilotes les plus expérimentés. Notre problème n'est pas l'inexpérience, mais bien la fiabilité.»

 

 

Un travail fantastique

 

Les moteurs Renault ont été montrés du doigt l'an dernier quand Vettel a perdu ses chances d'enlever le titre. Cette saison, malgré les performances des Red Bull, on parle encore d'un changement de fournisseur en 2011.

 

«Les techniciens de Renault font un travail fantastique, comme en témoignent les performances de Kubica cette saison, a souligné Horner. Mais nous devons avoir des moteurs comparables à ceux de nos concurrents. Si le moteur Renault est au niveau des autres, nous resterons avec eux. Sinon, nous regarderons ailleurs.»

 

Au-delà de la mécanique, ce sont les erreurs de ses pilotes qui ont compromis les chances de Red Bull en Turquie. Pour la première fois de sa jeune carrière, Horner doit composer avec deux pilotes candidats au titre mondial.

 

«La vérité, c'est qu'ils n'auraient jamais dû se placer dans une telle situation, a estimé Horner. Je crois que Sebastian et Mark le savent très bien, même s'ils ne veulent pas l'avouer. Ils ne doivent pas oublier qu'ils forment une équipe en piste et que c'est aussi l'équipe qui a payé le prix pour leur erreur en Turquie. Maintenant, il faut oublier la Turquie et ne penser qu'au Canada.»

 

Et que pense M. Mateschitz de la situation? «Dietrich est très impliqué dans l'équipe, a assuré Horner. Il a parlé aux deux pilotes après le GP de Turquie et a remis les choses en perspective: La m... peut arriver, on ne peut plus rien y faire, a-t-il dit. N'en parlons plus et concentrons-nous sur l'avenir. N'oublions pas que nous avons toujours la voiture la plus rapide et deux des pilotes les plus rapides.

 

«Nos concurrents ont tenté de profiter de l'accident pour déstabiliser notre équipe. Mais la réalité, c'est qu'ils voudraient tous être à notre place!» a conclu Horner.

Photo Reuters

Le directeur sportif de Red Bull, Christian Horner, a bourlingué avant de se retrouver à échanger avec les grands bonzes de la F1 comme Bernie Ecclestone.