Kimi Raikkonen a vécu une journée contrastée vendredi pour la première journée d'essais libres du Grand Prix de Turquie de Formule 1: retardé par un problème de boîte de vitesse et dernier le matin, il a vite remis les choses au point en réussissant le meilleur temps l'après-midi.

Le champion du monde en titre, vainqueur à Istanbul en 2005 pour la première édition de ce Grand Prix, n'a donc pas semblé trop perturbé par ces soucis mécaniques.

«Ce n'était pas le meilleur des vendredis, grommelait pourtant le leader du championnat, toujours perfectionniste. Je n'ai fait qu'un tour chronométré ce matin avant qu'un problème de boîte ne me cloue au garage, et cet après-midi j'ai eu des difficultés à trouver les bons réglages.»

Il s'agissait en tout cas du premier problème de fiabilité rencontré par Ferrari depuis le catastrophique Grand Prix d'Australie, où la scuderia avait notamment cassé deux moteurs en course.

«Cela démontre, s'il en était besoin, qu'un tout petit grain de sable peut vous faire perdre un temps précieux», estimait Stefano Domenicali, le directeur de la gestion sportive de Ferrari.

Kovalainen rassure

L'autre pilote de la scuderia Felipe Massa, vainqueur des deux dernières éditions à Istanbul, avait quant à lui réussi le meilleur temps de la première séance libre et s'est classé troisième ensuite. Les Ferrari ont donc une nouvelle fois imposé leur loi.

Derrière, les McLaren-Mercedes de Lewis Hamilton et Heikki Kovalainen sont restées à l'affût. Le Finlandais a au passage complètement rassuré sur son état de santé après sa grosse sortie de piste de Barcelone il y a quinze jours.

«C'était bien d'être de retour dans la voiture et tout s'est bien passé, s'est-il réjoui. J'ai été dans le rythme immédiatement et j'ai pu réaliser des relais constants.»

Le reste du peloton suivait en ordre dispersé mais les temps réalisés le vendredi n'ont en général que peu de valeur: les équipes travaillent beaucoup en vue de la course et ne prêtent pas attention au classement de ces premières séances libres.

Cependant, on a pu constater que Toro Rosso était plus que jamais à la peine en attendant sa nouvelle voiture, dans deux semaines à Monaco normalement. La petite écurie italienne fonctionne toujours avec sa monoplace de 2007 dotée d'améliorations. La différence avec le reste du plateau se fait de plus en plus sentir: Sébastien Bourdais et Sebastian Vettel n'ont guère décollé au classement.

Fisichella pénalisé

Sur cette piste atypique que les Formule 1 fréquentaient en plein mois d'août ces dernières années, la température fraîche (15 degrés) et les premières gouttes de pluie apparues entre les deux séances n'ont pas facilité la tâche des pilotes.

Jarno Trulli (Toyota) a résumé l'impression générale: «On arrive en Turquie bien plus tôt que d'habitude, les températures sont très différentes de ce qu'on a connu par le passé. Mais ce fut une bonne journée malgré les conditions de piste délicates, avec de la poussière ce matin et la pluie cet après-midi».

Presque tous ont à un moment ou à un autre fréquenté les bas-côtés, notamment dans le fameux virage numéro 8, une triple courbe sur la gauche négociée à haute vitesse.

Cet endroit est l'un des plus excitants de la saison et s'il est difficile d'y gagner beaucoup de temps, on peut aisément en perdre.

Toutefois, les dégagements sont vastes et seul Mark Webber (Red Bull) a abîmé sa voiture.

À noter enfin que le grand perdant de la journée a été Giancarlo Fisichella (Force India), qui est sorti trop précipitamment des garages lors de la première séance alors que la piste n'était pas encore ouverte. À quelques secondes près l'Italien a grillé le feu rouge à la sortie de la voie des stands et sera pénalisé de trois places sur la grille de départ dimanche.