«Avant, les pilotes étaient des gens qui n'avaient pas peur de la mort, commentait récemment Jean-Pierre Jabouille, le pionnier du moteur turbo en F1 avec Renault en 1977. Aujourd'hui, c'est dépassé! Maintenant la F1 démontre que l'être humain est capable de faire des choses impensables et des voitures qui résistent à des chocs impensables».

«Pas peur»

«Avant, les pilotes étaient des gens qui n'avaient pas peur de la mort, commentait récemment Jean-Pierre Jabouille, le pionnier du moteur turbo en F1 avec Renault en 1977. Aujourd'hui, c'est dépassé! Maintenant la F1 démontre que l'être humain est capable de faire des choses impensables et des voitures qui résistent à des chocs impensables».

«Nous pilotes, nous savons que c'est dangereux», assure néanmoins Alonso. Malgré les mesures de sécurité, «la F1 est toujours dangereuse: on roule vite et quand survient un accident il peut toujours être sérieux», confirme Kimi Räikkönen (Ferrari).

Son coéquipier Felipe Massa a quant à lui profité de l'occasion pour tirer une sonnette d'alarme alors que le promoteur de la F1 Bernie Ecclestone semble enclin à multiplier les GP urbains.

«Hamilton a eu de la chance d'avoir beaucoup de dégagement, note-t-il. Sur un circuit en ville ça n'aurit pas été pareil et si l'on veut faire de nouveaux circuits en ville, il faudra faire très attention à la sécurité».

Quoi qu'il en soit, comme le dit Alonso, «la meilleure nouvelle du jour c'est que Lewis (Hamilton) va bien !»

«Il n'a mal nulle part, il n'a jamais perdu conscience et il m'a dit qu'il voulait courir dimanche», raconte le patron de l'écurie McLaren-Mercedes, Ron Dennis, après le très violent accident de son poulain.

Sa monoplace incontrôlable s'est plantée dans une pile de pneus passant en quelques centimètres d'environ 200 km/h à 0 km/h. Mais le leader du Championnat du monde, certes sous le choc, s'est extirpé seul de son baquet.

Et quelques minutes plus tard, le visage dévoré par un masque à oxygène, sanglé sur une civière alors que les secours le montaient dans une ambulance pour le conduire au centre médical du circuit, Hamilton a eu la présence d'esprit de repérer une caméra de télévision et a tenu à sortir un bras de sous la sangle pour adresser un salut puis un pouce levé au monde entier: il est indemne.

«Je serais surpris qu'il ne coure pas» le GP d'Europe, lance Dennis, reconnaissant cependant que la décision revenait aux seuls médecins. Ceux-ci avaient interdit à Kubica de participer au GP des États-Unis, une semaine après son accident canadien, ainsi qu'aux essais privés de son écurie la semaine suivant Indianapolis, par peur d'un nouveau choc.

«Aucune lésion»

Après avoir passé une batterie d'examens et subi un scanner qui n'a révélé «absolument aucune lésion», Hamilton est revenu samedi soir sur le Nürburgring pour travailler avec ses ingénieurs en vue de la course dimanche.

Comme si de rien n'était.

«Il y a eu beaucoup d'accidents ces derniers temps: Kubica au Canada, Viso à Magny-Cours (en GP2) et aujourd'hui Lewis (Hamilton), mais c'est le sport automobile», souligne Fernando Alonso, le coéquipier d'Hamilton.

À Montréal le 10 juin, la BMW Sauber de Robert Kubica avait décollé dans un accrochage puis percuté un mur avant d'effectuer plusieurs tonneaux et de s'arrêter contre un autre muret. Le 1er juillet en France, Ernesto Viso avait décollé, accroché un mur de protection en béton, sur lequel sa monoplace avait rebondi puis effectué un tonneau, sans que sa tête ne heurte le muret.

Kubica a repris la compétition lors du GP de France, se classant 4e et égalant son meilleur résultat cette année, et Viso a repris samedi en Allemagne, terminant 14e.