Avec 10 points d'avance sur Michael Schumacher, la position de Fernando Alonso s'avère relativement confortable. Il suffit à l'Espagnol de marquer un seul point, donc de terminer dans les huit premiers, pour remporter son deuxième titre mondial consécutif quel que soit le résultat obtenu par Michael Schumacher.

Avec 10 points d'avance sur Michael Schumacher, la position de Fernando Alonso s'avère relativement confortable. Il suffit à l'Espagnol de marquer un seul point, donc de terminer dans les huit premiers, pour remporter son deuxième titre mondial consécutif quel que soit le résultat obtenu par Michael Schumacher.

Vu les qualités de la Renault R26 et le talent de l'Espagnol, une huitième place est largement à sa portée, sauf incident. Et c'est bien là le problème: «Terminer un Grand Prix n'est jamais une formalité», rappelle-t-on chez Renault, où les ingénieurs passent leurs journées à détailler les scénarios-catastrophes, de l'accrochage à la crevaison, en passant par toutes les casses mécaniques figurant au catalogue.

Le titre étant pratiquement en poche, un échec serait très mal compris. Chez Renault, les campagnes publicitaires soulignant le succès annoncé sont prêtes, et la direction de la marque ne digèrerait pas un échec.

Paradoxalement, la pression, ce week-end, se retrouve ainsi sur les épaules du super-favori, Fernando Alonso. Dimanche, il ne pourra pas se permettre le moindre faux-pas et devra se montrer particulièrement prudent au départ, ainsi qu'au moment de doubler des attardés. «Bien sûr, j'arrive ici dans un état de concentration maximal, admet l'Espagnol. Je suis bien préparé, mais ma semaine a été assez pénible, pour tout dire, parce que je voulais éviter de me blesser sur mon mountain bike ou de me déchirer un muscle dans ma salle de gym. J'ai dû faire attention à tout.»

Dans le camp Ferrari, on feint la décontraction de ceux qui n'ont rien à perdre. La seule stratégie: foncer et gagner. Arrivés à Sao Paulo mardi, les techniciens de la Scuderia se disent prêts pour cette dernière confrontation, avec l'espoir de décrocher, au moins, le titre mondial des constructeurs.

Au classement des marques, Ferrari accuse un retard de neuf points sur Renault. Les deux pilotes comptant pour ce classement, un doublé de Ferrari permettrait à la Scuderia d'engranger 18 points, avec l'espoir que Renault n'en marque pas plus de 9.

Ce n'est pas gagné, mais ce n'est pas impossible, d'autant plus que Fernando Alonso se moque du titre «constructeurs» comme de son premier casque. «Pour être franc, la seule chose qui compte, c'est le classement des pilotes, affirme l'Espagnol. Ce n'est pas que mon avis, c'est celui de tout le monde. Partout, on voit des publicités avec mon portrait et celui de Michael, pas bardées de logos Ferrari ou Renault. Tout le monde sait qui est le champion, alors que personne ne se souvient qui avait gagné le titre des constructeurs il y a dix ans. Il est juste bon pour les primes que reçoit l'écurie et pour sa position dans le parking du paddock.» Les dirigeants de Renault apprécieront, eux qui soulignent à grand renfort publicitaire que Renault a été champion des marques la saison dernière.

À l'inverse de son rival, Michael Schumacher affirme qu'il fera tout pour défendre les chances de Ferrari au classement des marques. «Je préfère penser que le titre des pilotes est déjà joué, et que nous ne pouvons que nous concentrer sur celui des constructeurs», commente-t-il.

Pour Michael Schumacher, ce Grand Prix du Brésil se pose aussi, surtout, comme le tout dernier d'une carrière qui en compte 248. «Pour l'instant, je ne ressens aucune émotion particulière, poursuit-il. J'aborde cette course comme les autres. Mais peut-être cela va-t-il changer d'ici dimanche.»

Le septuple champion allemand, en tout cas, confirme qu'il ne regrette pas sa décision de retraite. «Je sens que je n'aurai plus suffisamment d'énergie pour me battre à ce niveau dans le futur. Mes batteries sont à plat. Il n'y a jamais de pause dans ce métier. À peine la saison est terminée qu'il faut tester pour la suivante. J'ai senti, cette année, que la force allait me manquer si je continuais une saison de plus.»

La retraite, Michael Schumacher affirme ne pas y penser. Même si elle n'est plus distante que de quelques jours. «Je ne sais pas du tout ce que je vais faire. Mais la vie offre de nombreuses opportunités, et je me réjouis de voir lesquelles se présenteront.»

En attendant, reste ce Grand Prix du Brésil. Ici, la météo peut jouer un rôle déterminant. Tout au long de la semaine, Sao Paulo a été inondé par des pluies torrentielles, mais le soleil est attendu pour demain et dimanche- ce qui devrait favoriser les gommes Bridgestone des Ferrari.

Un élément de plus à supporter sur les épaules de Fernando Alonso. Michael Schumacher, lui, est totalement relax.