Les semaines se suivent et se ressemblent, interminables, pour Jacques Villeneuve. Lorsque l'écurie BMW-Sauber lui a annoncé son intention de se passer de ses services, juste avant le Grand Prix de Hongrie, le Québécois avait d'abord imaginé trouver rapidement un autre contrat.

Les semaines se suivent et se ressemblent, interminables, pour Jacques Villeneuve. Lorsque l'écurie BMW-Sauber lui a annoncé son intention de se passer de ses services, juste avant le Grand Prix de Hongrie, le Québécois avait d'abord imaginé trouver rapidement un autre contrat.

Il n'avait, de son propre aveu, aucune intention de prendre une quelconque retraite, même s'il souhaitait attendre la naissance de son bébé avant de reprendre le volant en 2007.

Très vite, il est toutefois apparu que les portes de la Formule 1 étaient, en réalité, fermées. Du coup, le Québécois a pensé trouver refuge en NASCAR, le seul autre championnat qui ne constitue pas une régression à ses yeux. «Pour moi, il existe deux voies en sport automobile», commentait Jacques Villeneuve lors du Grand Prix de France, en juillet dernier, quelques semaines avant d'être remercié par l'écurie BMW Sauber. «Côté monoplaces, le sommet, c'est la F1. Retourner en Champ Car, ce serait reculer. Pour le reste, il y a le NASCAR. Ce ne serait pas une régression, ce serait une autre forme de sport automobile.»

Le problème, c'est que les semaines passent. Malgré les contacts noués de toutes parts, on ne voit rien venir. Il y a quinze jours, Villeneuve semblait sur le point de signer un contrat, mais l'opération a échoué à la dernière minute.

Depuis, rien. L'attente. Le doute. À Interlagos, Ian Lefort, l'attaché de presse du Québécois jusqu'au 31 octobre prochain (date du terme de son contrat!) confirme que rien n'est vraiment en vue. «Jacques habite désormais en permanence à Montréal, il est donc prêt pour piloter en NASCAR», remarque Lefort.

Jacques Villeneuve, en effet, avait toujours affirmé que résider en Suisse, dans ses montagnes de Bretaye, au-dessus de Villars-sur-Ollon, constituait un problème pour disputer des courses aux États-Unis tous les dimanches. Il a désormais déménagé sa petite famille à Montréal, il est donc prêt pour l'aventure américaine.

Sauf que les écuries ne s'arrachent pas le champion du monde de F1 1997. Toutes les équipes de NASCAR contactées par le Québécois souhaitent qu'il amène un commanditaire avec lui. Ce n'est pas le genre de la maison! «On commence à devenir inquiet, confirme Lefort. Toutes les discussions, jusqu'ici, ne sont pas parvenues à aboutir sur un contrat. Bon, Juan Pablo (Montoya) a été impressionnant pour sa première course, ce qui pourrait convaincre des patrons d'engager Jacques. Mais pour l'instant, rien n'est fait.»

Et les semaines de passer. Et la perspective de voir Jacques Villeneuve prendre une retraite définitive de se confirmer.

En tout cas, ce n'est pas au sein de l'écurie BMW Sauber que Jacques Villeneuve trouvera place l'an prochain: hier, l'équipe allemande a annoncé que ses pilotes 2007 se nommeront Nick Heidfeld et Robert Kubica. À 19 ans, Sebastian Vettel a lui aussi été confirmé dans son rôle de pilote de réserve.

Cette décision ne constitue pas une surprise. Mario Theissen, le patron de l'écurie, considère Robert Kubica comme son poulain, «sa» découverte, et met tout en oeuvre pour le voir réussir. «Nous pensons disposer de deux excellents pilotes pour la saison 2007, justifie Theissen. Nick a toujours figuré dans nos plans, il a beaucoup d'expérience. Robert était un total inconnu en F1, mais il a réussi des performances exceptionnelles lorsqu'il tournait le vendredi. Après trois courses, il terminait sur le podium, et nous ne pouvons que le confirmer pour la saison prochaine.»

Kubica, naturellement, se déclare enchanté de la décision de BMW: «Pour moi, même s'il reste un Grand Prix à disputer, 2007 a déjà commencé, commente-t-il. C'est vraiment génial de pouvoir aborder une saison en sachant de quoi l'avenir sera fait.»

Quand à Sebastian Vettel, arrivé de Francfort le matin même, il était au paradis. «C'est fantastique, je suis fou de joie. J'avais toujours rêvé de pouvoir conduire une voiture comme celle-là avec un contrat régulier.»

Kubica et Vettel heureux, Villeneuve dans le doute. Ainsi va le sport automobile.