Michael Schumacher et Ferrari: les noms du pilote et de la plus prestigieuse des écuries de Formule 1 sont à jamais indissociables tant, en onze saisons, l'homme a contribué au prestige de la marque et tant l'équipe au complet a participé à la légende du champion.

Michael Schumacher et Ferrari: les noms du pilote et de la plus prestigieuse des écuries de Formule 1 sont à jamais indissociables tant, en onze saisons, l'homme a contribué au prestige de la marque et tant l'équipe au complet a participé à la légende du champion.

Lorsqu'il est arrivé à la Scuderia en 1996, Schumacher qui courra son dernier GP de F1 le 22 octobre au Brésil, était déjà un champion reconnu. À 27 ans, il avait conquis deux titres mondiaux (1994 et 1995) et 19 victoires avec Benetton.

À l'époque également, le nom de Ferrari évoquait à lui seul l'univers de la course automobile. Mais la Scuderia n'avait plus remporté de titre pilote depuis le succès du Sud-Africain Jody Scheckter en 1979 ! Même le quadruple champion du monde français Alain Prost avait échoué -de peu- à remporter un Championnat au volant d'un bolide de Maranello.

Le transfert de Schumacher chez Ferrari relevait donc d'une gageure et son agent Willi Weber lui en avait donné la portée: s'il décrochait un titre avec le Cheval cabré il deviendrait «plus célèbre que le pape».

En unissant leurs forces et leurs talents, en 179 courses -avant les GP du Japon et du Brésil- Schumacher et Ferrari ont accumulé cinq titres mondiaux pilotes, six titres constructeurs, 72 victoires et 58 pole positions. Mais aussi un total de 116 podiums, 145 courses dans les points et 1061 points.

Statut

Et effectivement, comme l'avait prévu Weber, Schumacher a acquis une notoriété et un statut hors du commun.

L'une des meilleures preuves est que ces statistiques d'une échelle astronomique ont donné le droit au Kaiser d'habiter la demeure même du Commendatore. Cette petite maison aux volets rouges qui appartenait à Enzo Ferrari, fondateur de l'écurie qui devint une marque, et dont les fenêtres donnent sur la piste privée de la Scuderia à Maranello pour pouvoir surveiller les essais des bolides sortis des ateliers attenants.

Si bien que Michael, qui a appris à parler l'Italien et s'exprime sans problème dans la langue de Dante, a fédéré derrière lui tout un peuple amoureux de mécanique, ravi de voir «sa» Scuderia revenue au sommet de la hiérarchie. Et pour y parvenir, il a obtenu confiance et allégeance de toute son écurie, des mécaniciens au directeur Jean Todt, en passant par ses coéquipiers qui n'ont travaillé que pour lui, ou le directeur technique Ross Brawn.

Pour tous, le but était unique: faire gagner Michael Schumacher à bord d'une Ferrari.

Famille

Et lui, leur a rendu ces heures d'efforts. En gagnant bien sûr, mais également en affichant son appartenance à la fratrie Ferrari, sans jamais critiquer rien ni personne dans l'équipe. Y compris en 2005, année où un manque de compétitivité flagrant de sa monoplace -et de ses pneus- l'a empêché de se mêler, pour la première fois depuis 1997, à la lutte pour le titre.

De Fangio à Prost, de nombreux très grands champions de F1 ont couru pour l'équipe italienne. Il y ont gagné, y ont été célébrés. Schumacher seul y a trouvé une seconde famille.

D'ailleurs, l'annonce de sa retraite a été orchestrée à Monza, à quelques kilomètres de Maranello, après le GP d'Italie et le président de Ferrari Luca di Montezemolo a immédiatement affirmé que le pilote se reconvertirait mais qu'il ne quitterait pas le «Cavallino rampante».