Inutile de compter discerner le moindre doute sur le visage de Fernando Alonso. La barbichette impeccable, la moustache lissée, l'Espagnol, hier, a martelé sa confiance. En dépit d'une situation de plus en plus délicate.

Inutile de compter discerner le moindre doute sur le visage de Fernando Alonso. La barbichette impeccable, la moustache lissée, l'Espagnol, hier, a martelé sa confiance. En dépit d'une situation de plus en plus délicate.

Car en l'espace de six Grands Prix, son avance sur Michael Schumacher, qui culminait à 25 points au soir du Grand Prix du Canada, a fondu au soleil estival pour s'établir aujourd'hui à deux petits points.

Une tendance que le pilote Renault compte bien inverser désormais, à trois épreuves du terme de la saison. «Les trois circuits qui restent devraient tous nous être favorables, avance le champion du monde en titre. La voiture est vraiment très efficace en ce moment. Elle est au maximum de son potentiel, et je pense que nous pouvons viser la victoire.»

Pour l'Espagnol, l'avance au championnat, qu'elle se monte à deux ou à 25 points, ne modifie en rien son approche de la course. «Aucun écart n'est confortable. J'aborde tous les Grands Prix avec la même philosophie: gagner, toujours gagner, rien que gagner.»

À Monza, l'écurie Renault a été ébranlée par le déclassement de Fernando Alonso au cours des qualifications. Entre la Fédération Internationale de l'Automobile (la FIA) et le pilote Renault, ce n'est pas le grand amour. Lundi, la FIA publiait un sondage détaillant la popularité des pilotes. Michael Schumacher y figure en première place, alors que Fernando Alonso ne pointe que quatrième.

Ce dont l'intéressé se moque comme de son premier casque. «Tant mieux pour Michael! Je ne tiens pas à être populaire. Je veux gagner, c'est tout», réplique Alonso avec une pointe d'agacement. Avant de confirmer ses propos de Monza.

«J'avais dit que la F1 n'est plus un sport, je le pensais en le disant, et je maintiens ces propos. Beaucoup de gens le pensent, mais bien peu osent le dire. J'adore piloter, c'est toute ma vie, mais si les autres disciplines automobiles constituent un vrai sport, la F1, c'est un peu de tout. C'est un grand spectacle, il y a beaucoup d'argent en jeu, des télévisions, des commanditaires, et le pilote n'est qu'un élément au milieu de tout ça.»

Pour l'Espagnol- refrain connu- c'est la voiture qui fait toute la différence. «Quand on débute au volant d'une Super Aguri ou d'une Minardi, comme je l'ai fait il y a cinq ans, on finit les courses 19e ou 20e. Et l'année suivante, j'ai gagné des courses chez Renault... Il est très difficile dans ces conditions de savoir quel pilote est bon...»

Cette semaine, la presse espagnole a prêté à Fernando Alonso des propos très durs à l'encontre de Michael Schumacher, qu'il aurait décrit comme le champion le plus antisportif de l'histoire. Hier, le pilote Renault a préféré calmer le jeu.

«La presse espagnole parle trop... elle n'a pas rapporté ce que j'ai dit avec exactitude. La question était de savoir ce que je pensais comparativement des retraites de Zinédine Zidane et de Michael (Schumacher). Et j'ai simplement dit que, pour moi, Zidane était plus fairplay et qu'il était un plus grand sportif que Michael. D'une part parce que Zidane était mon sportif favori ces dernières années et d'autre part parce que Michael pilote toujours. Nous en reparlerons lorsqu'il se sera retiré.»

Pour l'heure, le duel qui oppose Schumacher à Alonso se limite à la piste. Mais on sent qu'entre les deux champions, la sortie de route verbale n'est plus très loin...