Normand Legault ne ferme pas la porte au retour du Champ Car à Montréal.

Normand Legault ne ferme pas la porte au retour du Champ Car à Montréal.

Le promoteur du Grand Prix du Canada est seul roi et maître du circuit Gilles-Villeneuve maintenant que la Ville de Montréal lui a redonné les droits exclusifs sur le circuit de l'île Notre-Dame. En plus de la course de F1, Legault peut présenter une seconde épreuve sur le circuit montréalais. Du NASCAR? Du Champ Car? Interrogé par La Presse, Legault dit analyser toutes les possibilités.

«Pourquoi est-ce que je fermerais la porte au Champ Car? Je n'écarte aucun scénario. Je vais regarder ce qui se passe, évaluer l'état du championnat. Ce n'est pas parce que le Champ Car a déjà roulé ici qu'elle détient un droit acquis. Je veux regarder tous les scénarios possibles. Il faut que j'essaie de voir ce qui va être hot dans trois ou cinq ans... Si on pense au Champ Car, il s'est passé beaucoup de choses entre la première course, en 2002, et celle de cette année. Le produit n'est plus le même.»

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a annoncé vendredi que la Société du parc Jean-Drapeau renouvelait pour cinq ans le bail de Legault sur le circuit. Le promoteur du Grand Prix du Canada devient donc le seul autorisé à présenter des courses automobiles sur le circuit de l'île Notre-Dame. La Ville lui permet la tenue de deux événements par an, pas un de plus.

La nouvelle est tombée après de longues semaines de spéculations. Il faut dire qu'il ne s'agissait pas d'une simple formalité administrative. Donner l'exclusivité à Legault pourrait signifier la mort du Champ Car à Montréal. Legault, c'est chose connue, discute depuis plus d'un an avec les représentants de NASCAR pour la tenue d'une course de Busch Series sur le circuit Gilles-Villeneuve. Les gens de NASCAR sont même passés par Montréal il y a quelques semaines pour inspecter le circuit...

«Je n'ai pas de contrat avec NASCAR, affirme toutefois Normand Legault. Pour l'instant, le bail ne prévoit que la tenue d'une course de F1. Oui, j'ai évoqué avec le maire la possibilité de présenter une deuxième course, mais on n'a pas parlé de ce que ça serait précisément. Je n'ai pas carte blanche pour présenter une deuxième épreuve. La Ville peut accepter ou refuser ce que je lui propose.»

La Ville pourrait-elle lui imposer de choisir le Champ Car plutôt que le NASCAR, comme le souhaitait hier sur le site Cyberpresse Allan Labrosse, promoteur de la course de Champ à Montréal? «Non, le maire n'a pas son mot à dire sur le choix du championnat. Par contre, on a une entente tacite à l'effet que la deuxième course doit être de niveau international et apporter une visibilité à Montréal.»

«(Avant de donner le feu vert à la venue du NASCAR), il faudra évaluer les retombées économiques et la visibilité que cette course apporterait à Montréal», a d'ailleurs déclaré le maire Tremblay, vendredi.

Legault n'écarte pas non plus la possibilité de combiner Busch Series et Champ Car pendant un seul et même week-end. «Du côté logistique, ce serait possible, mais est-ce que ce serait une bonne affaire? Je ne sais pas. Les deux championnats ne s'adressent pas nécessairement au même public. Les dernières fois qu'on a essayé de combiner le Champ avec du stock-car, ça n'a pas très bien marché.»

En fait, Legault garde toutes les portes bien ouvertes. Même celle de s'en tenir finalement à une seule course, celle de F1. «Peut-être aussi que la décision finale sera de présenter une seule course. La deuxième épreuve non plus n'est pas un acquis...»