Tout est maintenant en place pour l’arrivée du NASCAR à Montréal… et la disparition du Champ Car.

Tout est maintenant en place pour l’arrivée du NASCAR à Montréal… et la disparition du Champ Car.

Le maire de Montréal Gérald Tremblay a annoncé hier que la Société du parc Jean-Drapeau avait conclu une entente avec Normand Legault. La Ville a décidé de renouveler pour cinq ans le bail du promoteur du Grand Prix du Canada concernant le circuit Gilles-Villeneuve. Legault récupère du coup les droits exclusifs pour la présentation de deux courses sur l’île Notre-Dame.

«Pour présenter une deuxième course sur l’île Notre-Dame, il faudra l’accord du promoteur et celui de la Ville de Montréal», indique Gérald Tremblay. Selon le maire, cette exclusivité était «une condition de la Formule 1» pour garder le Grand Prix du Canada à Montréal.

«Je me réjouis de garder la F1 à Montréal, ajoute le maire Tremblay. Surtout après tous les efforts qu’on a fait pour assurer la survie du Grand Prix en 2003.»

Si elle écarte de tous dangers le Grand Prix de Formule 1, cette entente signe toutefois la mort du Champ Car à Montréal. En effet, Normand Legault espère profiter de ses droits sur une seconde course pour attirer à Montréal les voitures de stock-car de la Busch Series, une sous-classe de la Nextel Cup en NASCAR. Il semble donc qu’Alexandre Tagliani et Andrew Ranger, les deux pilotes québécois inscrits en Champ Car, effectueront en août prochain leurs derniers tours de piste devant leur public.

Dans un communiqué, Normand Legault a rappelé son intention de présenter en 2007 un Grand Prix dont «les amateurs québécois seront fiers», sans dévoiler toutefois ses intentions pour la présentation d’une épreuve de NASCAR. Il a refusé de rencontrer les médias hier. Seulement, selon nos sources, tant à Montréal que dans les garages de NASCAR, la venue de la Busch Series à Montréal est déjà chose faite.

Il ne manquait que le renouvellement du bail pour sceller l’entente, renouvellement qui a tardé à venir. «Ma responsabilité est de gérer les fonds publics et je voulais m’assurer que Montréal ne s’exposait pas à des poursuites judiciaires», dit le maire Tremblay.

Malgré l’annonce d’hier, Allan Labrosse, promoteur de l’épreuve de Champ Car à Montréal, affirme qu’il va continuer à se battre pour la survie de son épreuve. «La course de Champ Car apporte de nombreuses retombées, tant sur le plan économique que pour la visibilité et j’espère toujours convaincre le maire qu’il faut préserver cet événement.»

Il aimerait que la Ville réévalue son engagement de tenir uniquement deux épreuves automobiles par an sur le circuit Gilles-Villeneuve. Une possibilité que refuse déjà Gérald Tremblay. «Le débat a été fait en 2002 pour trouver un équilibre dans l’accessibilité des espaces, dit le maire. Et dans cet optique, nous ne permettons que la tenue de deux courses.»

«Si on doit obligatoirement faire un choix (entre le Champ Car et NASCAR), j’aimerais alors que la Ville puisse participer à la décision finale», ajoute Labrosse dans une entrevue téléphonique à La Presse. «Il faudrait évaluer lequel des deux événements serait le plus profitable pour Montréal. L’île appartient à la Ville et le public devrait avoir son mot à dire.» Hier après-midi, il n’avait toujours pas téléphoné aux dirigeants du Champ Car pour les prévenir de la décision.

Avec ce nouveau bail, dont les coûts s’élèvent à de 356 000 dollars pour 2007 (indexés au coût de la vie pour les années suivantes), Normand Legault hérite des frais d’entretien du circuit et des installations, autrefois à la charge de la municipalité. La Ville dépensait 1,5 million pour cinq ans en entretien, surtout pour l’asphaltage de la piste.