Fernando Alonso (Renault) domine largement le Championnat du monde de Formule 1, mais il redoute le retour de son rival Michael Schumacher (Ferrari) à la faveur des courses nord-américaines dimanche au Canada et la semaine prochaine aux États-Unis.

Fernando Alonso (Renault) domine largement le Championnat du monde de Formule 1, mais il redoute le retour de son rival Michael Schumacher (Ferrari) à la faveur des courses nord-américaines dimanche au Canada et la semaine prochaine aux États-Unis.

«L'an passé, nous nous battions contre une équipe qui avait des soucis de fiabilité (McLaren-Mercedes), mais ce n'est pas le cas de Ferrari», souligne Alonso, persuadé que la Scuderia et donc Michael Schumacher «seront très forts au Canada».

Aussi, malgré trois succès consécutifs et 23 points d'avance sur Schumacher, Alonso estime que la compétition est «très sévère» et qu'il n'est pas encore temps de gérer son capital. D'autant que Montréal - qui marquera dimanche la mi-saison - comme Indianapolis manquent encore à un palmarès qui s'étoffe au rythme des 700 chevaux de sa R26 lancés à bride abattue : déjà cinq victoires en huit courses cette année.

«Agressifs»

«Nous devons attaquer et rester agressifs, développer la voiture, essayer de repousser nos limites course après course, martèle l'Espagnol. C'est la seule approche qui nous permettra de nous imposer cette saison.»

Alors le champion du monde, qui avait commis sur le tracé Gilles-Villeneuve sa seule erreur de pilotage en course l'an passé - abandon sur sortie de piste -, veut enfoncer le clou sur ces deux circuits atypiques pour la F1 que sont Montréal et Indianapolis.

Pour leurs essais privés entre Silverstone et Montréal, Renault et Ferrari ont choisi deux circuits différents, l'écurie française travaillant en Italie à Monza, et l'écurie italienne roulant en France au Castellet.

Tous ont effectué un travail spécifique sur les freins, très sollicités à Montréal dont le tracé enchaîne lignes droites et virages lents sans courbes rapides, et sur les pneus -Michelin pour Renault, Bridgestone pour Ferrari- dont peut dépendre l'issue de la course.

Alors que Schumacher coulait des jours tranquilles de vacances en famille aux États-Unis, son coéquipier Felipe Massa a établi un nouveau record de piste sur le Paul-Ricard, laissant présager de la compétitivité de la Ferrari au Canada. Mais avant Silverstone, Schumacher avait établi un nouveau record sur le circuit de Barcelone où il préparait le GP de Grande-Bretagne, sans pour autant pouvoir ensuite menacer la Renault d'Alonso en course.

«Différent»

Il faut dire qu'à Barcelone, la Renault aurait pu rouler encore plus vite que la Ferrari de l'Allemand si les patrons de l'écurie au losange avaient laissé leur troisième pilote Heikki Kovalainen tenter sa chance, selon de bonnes sources.

Schumacher, lui, entend laisser derrière lui en Europe désillusions, doutes et critiques. En somme, profiter des deux courses nord-américaines pour prendre un nouveau départ.

«Si Fernando (Alonso) a construit une telle avance, il peut aussi la perdre : c'est ainsi que je vois les choses et ainsi que mon équipe les voit !», affirmait le pilote Ferrari au lendemain de sa déconvenue de Silverstone où une 2e place derrière Alonso ne l'a pas satisfait.

À l'approche de l'épreuve canadienne, le septuple champion du monde se veut de plus en plus confiant. «Tout est complètement différent maintenant, sauf notre envie de gagner... qui est même exacerbée», assure-t-il, persuadé que sa 248-F1 lui permettra de viser un bon résultat au Canada.

Mais compte-tenu du parcours sans faute d'Alonso et Renault, pour Schumacher et Ferrari seule la victoire peut désormais être considérée comme un bon résultat.