La pression s'est encore accrue en Chine, alors qu'il sentait le Championnat lui échapper et que, perdu dans ses choix de pneumatiques, il estimait ne pas avoir reçu suffisamment d'aide de la part de son équipe.

Pression

La pression s'est encore accrue en Chine, alors qu'il sentait le Championnat lui échapper et que, perdu dans ses choix de pneumatiques, il estimait ne pas avoir reçu suffisamment d'aide de la part de son équipe.

Au bout de la route, cependant, un glorieux triomphe pour ceux qui ont vaincu tant de périls.

Mais la donne en 2007 est bouleversée et Renault n'y gagne pas forcément.

Car il est difficile d'imaginer Giancarlo Fisichella -dont l'incapacité à résister à la pression a été démontrée à plusieurs reprises en piste cette saison- enfiler la combinaison taille patron laissée au vestiaire par Alonso parti chez McLaren-Mercedes.

«Ca passe ou ça casse» pour Fisichella, a d'ailleurs récemment déclaré le directeur technique du Losange, Bob Bell, au quotidien britannique Times.

D'autant que l'expérimenté Fisico risque d'être frappé par la fougue des jeunes loups: Heikki Kovalainen, son coéquipier, et Nelson Piquet junior, le pilote essayeur. D'ailleurs, le père et homonyme de ce dernier, triple champion du monde de F1, estime que Fisichella pourrait perdre son volant au profit de Nelsinho en cours de saison si Kovalainen se montre plus rapide que l'Italien.

Kovalainen semble être une valeur sure, mais pourra-t-il donner le meilleur de lui-même dès sa première saison ?

Renault a conservé contre vents et marées sa double couronne mondiale pilotes-constructeurs de Formule 1 grâce à Fernando Alonso, mais cet exploit risque paradoxalement d'être suivi de vaches maigres, le champion ayant quitté un navire qui n'a pu retrouver capitaine de ce calibre.

Ce 22 octobre sur le circuit d'Interlagos au Brésil, le tandem Alonso-Renault a rejoint le cercle très fermé des couples pilote-écurie ayant conservé au moins une fois leur double-titre: Michael Schumacher et Ferrari sont restés champions de 2000 à 2004 inclus, Ayrton Senna et McLaren ont doublé en 1990-91 et Jack Brabham avec Cooper en ont fait de même en 1959-60. C'est tout !

Avec 206 points marqués contre 191 en 2005, le Championnat 2006 est un très bon cru pour le constructeur français.

En outre, Alonso a bouclé les 18 Grands Prix avec un seul et même châssis, le R26-03, remportant 7 courses au passage. Son rival Schumacher en a gagné autant mais un début de saison gâché dans le camp Ferrari a laissé Renault et Alonso construire leur succès.

Accumulation

L'Espagnol et son écurie ont accumulé victoires et points pour compter respectivement 25 longueurs d'avance chez les pilotes et 34 chez les constructeurs après le GP du Canada.

Compte tenu de l'évolution de la première moitié de saison, de telles avances paraissaient largement suffisantes pour s'assurer la conservation de la double couronne.

Sauf que certains ne l'entendaient pas de cette oreille.

Dans une décision aussi soudaine que surprenante, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a interdit avant le GP d'Allemagne fin juillet les absorbeurs de vibrations (mass dampers), utilisés par Renault depuis septembre 2005 ! Ce système de masses suspendues était connu d'autres écuries qui n'avaient pas réussi à l'optimiser aussi bien que le Losange et, bien qu'autorisé par la FIÀ dans un premier temps, il est devenu illégal en cours de saison...

Développée autour de ce système, la R26 a dû être rapidement adaptée pour rouler sans: perte de temps et d'argent, mais pas de motivation.

D'autres bâtons ont été glissés dans les roues de la Renault d'Alonso, comme des pénalités en temps infligées en Hongrie et en Italie où l'Espagnol, sous pression, a déclaré qu'en raison de toutes les influences extérieures, pour lui «la F1 n'était plus un sport».