Détracteurs ou inconditionnels ne peuvent que s'accorder au vu de la saison 2006: Michael Schumacher, qui a pris sa retraite au soir du GP du Brésil où son rival Fernando Alonso a finalement été sacré, laissera un immense vide en Formule 1.

Détracteurs ou inconditionnels ne peuvent que s'accorder au vu de la saison 2006: Michael Schumacher, qui a pris sa retraite au soir du GP du Brésil où son rival Fernando Alonso a finalement été sacré, laissera un immense vide en Formule 1.

«Même si je ne l'aimais pas beaucoup, je regrette qu'il ne soit pas parti sur un 8e titre», reconnaît Michel, 31 ans et pourtant grand supporteur de Kimi Räikkönen, l'un des rivaux malheureux du détenteur de presque tous les records de la F1.

Car en 2006, à 37 ans et au volant d'une Ferrari -écurie à qui il a lié sa vie depuis 1996-, Schumacher a étalé de la façon la plus brillante qui soit tous ses talents de pilote, de stratège et de metteur au point. Après le championnat 2004 archi-dominé et l'année 2005 archi-ratée, il a passé la quasi-totalité de 2006 à la poursuite d'Alonso. Rattrapera ?

Rattrapera pas ? Toute la saison, Schumacher a tenu la F1 en haleine.

Il fut même le premier à être en mesure de décrocher la couronne mondiale, au GP du Japon, avant-dernière épreuve de la saison. Et ce, grâce à une prestation mémorable lors de la course précédente, en Chine.

Records

Un GP du Japon gâché par des ennuis mécaniques, puis une séance de qualifications avortée au Brésil ont finalement eu raison du vieux lion. Mais, sur les terres d'Ayrton Senna, dont il a battu cette saison le record du nombre de pole positions (68), Schumacher s'est offert une formidable course d'adieux.

Dixième au départ, il se retrouvait dernier en raison d'une crevaison en course avant de revenir sur les hommes de tête et de pousser Fisichella à la faute. Plus qu'un dépassement sur l'Italien, cette manoeuvre était une promesse, celle d'un duel contre Räikkönen.

Et quel duel ! Entre le muret et la McLaren-Mercedes, le passage se faisait de plus en plus exigu mais la Ferrari ne faiblissait pas, semblant ne pas vouloir freiner avant de plonger dans l'enchaînement de virages «S de Senna».

Räikkönen finissait par céder et si Schumacher parvenait maintenant à passer Button, il pourrait offrir au public un symbolique et ultime mano a mano avec Alonso... Mais le Britannique et l'Espagnol étaient trop loin et le drapeau à damier, rideau final sur une carrière extraordinaire, trop proche. «Peut-être qu'avec cinq tours de plus...» s'est demandé Schumacher.

«My way»

Reste que cette démonstrations aura tiré des «dommage qu'il arrête» à tous les amateurs de sport automobile. Même à ceux à qui la personnalité, trop lisse, du personnage ou le comportement, pas toujours assez lisse, du pilote ne convenaient pas.

Reconnaissant certaines erreurs en 16 saisons, comme cet accrochage avec Jacques Villeneuve en 1997 qui lui a valu l'exclusion du classent du Championnat, Schumacher n'éprouve cependant aucun regret. «I did it my way, comme le dit la chanson», lâche-t-il.

Le gouffre béant laissé par Schumacher, ses 7 titres mondiaux et ses 91 victoires, mettra-t-il du temps à se combler ? Le directeur général de Renault F1, Flavio Briatore, avec qui l'Allemand a remporté ses deux premières couronnes en 1994 et 1995, est péremptoire.

«Senna était un pilote spécial et on a dit après sa disparition que c'était la fin de la F1. Mais la F1 est très forte. Alors Schumacher restera dans les livres, mais dans deux trois ans on ne parlera plus autant de lui.»

Place à Alonso -seul champion du monde du plateau 2007- et Räikkönen, les talents connus et reconnus, mais également aux nouveaux venus Heikki Kovalainen chez Renault et Lewis Hamilton chez McLaren-Mercedes.