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Le grand patron de l'ecurie Renault, Flavio Briatore, explique sa fierte d'avoir remporté cette course. (12 secondes)
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Pour Fernando Alonso, ce Grand Prix n’aura pas été le plus difficile de la saison. En début de course, parti quatrième, l’Espagnol a la chance de voir son principal rival, Michael Schumacher, être victime d’une crevaison (lire par ailleurs).

Dès lors, sa partie devient plus aisée : «Il y avait à peine trois tours que la course avait repris après la voiture de sécurité, et l’écurie m’a demandé de réduire le régime du moteur en modifiant la mollette de puissance, raconte Fernando Alonso. C’était une demande un peu étrange aussi tôt dans la course, mais ils ne m’ont pas dit ce qui se passait. Ce n’est que trois tours plus tard qu’ils m’ont dit que Michael avait été victime d’une crevaison et qu’il était 18e… dès ce moment, je me suis contenté de terminer. Je ne visais que la huitième place, alors je ne forçais pas la cadence. Il fallait avant tout resté concentré, ne pas faire d’erreur, et terminer.»

Sa deuxième place offre donc à Fernando Alonso un titre mondial mérité. Et qu’il n’est pas prêt d’oublier : «C’est une journée incroyable. Ce qui s’est passé aujourd’hui, je n’aurais jamais pu l’imaginer, même dans mes rêves les plus fous. Une course fantastique. Me voilà champion du monde pour la deuxième fois, alors que je n’ai que 25 ans… c’est incroyable.»

Désormais, Fernando Alonso quittera cette écurie Renault pour laquelle il court depuis 2003, et qui l’a formé en essais privés en 2002 déjà. Il s’est va avec son numéro «1» chez McLaren. Un autre défi, un autre monde : « L’écurie McLaren n’a pas eu une saison 2006 facile, analyse Fernando Alonso. Mais justement, je pense que 2007 en sera d’autant mieux. Renault continuera sans doute de gagner des courses, mais je ne regrette absolument pas mon choix. »

Il ne fallait pas s’attendre à la moindre compassion de la part de Fernando Alonso. Sûr de son talent et sûr de ses décisions, l’Espagnol est parti pour une longue carrière qui pourrait être parsemée de nombreux autres titres.

Quand la poisse s’en mêle…

Après avoir été un pilote plutôt chanceux des années durant, la poisse la plus crasse a rattrapé Michael Schumacher au cours des deux derniers Grands Prix, pour l’empêcher de remporter son huitième titre de champion du monde.

A Suzuka, c’était la casse de son moteur en plein effort. Samedi dernier, sa pompe à essence le lâchait en pleine séance de qualifications. Et hier, troisième coup du sort improbable, une crevaison l’a freiné en pleine remontée – crevaison survenue sur son pneu arrière gauche, après que l’Allemand ait touché la monoplace de Fisichella.

Michael Schumacher n’a pas de regret à nourrir. La deuxième place de Fernando Alonso démontre que l’Espagnol aurait de toute façon terminé dans les points. Même si l’Allemand avait remporté le Grand Prix du Brésil, il n’aurait pas été champion du monde.

Détendu, le septuple champion du monde était tout sourire après la course. Il serrait les mains, embrassait ses mécaniciens – tous en larmes -, congratulait toute l’équipe Ferrari et tous ses amis présents.

Désormais s’offrent à lui plusieurs mois de vacances pendant lesquels il pourra réfléchir à loisir à son avenir. Après une carrière exceptionnelle, après avoir écrasé de sa marque tous les records de la F1, Michael Schumacher prend sa retraite après l’une des plus belles courses de sa carrière. Belle, car acharnée, faite de dépassements fous alors que l’Allemand savait que tous ses efforts étaient inutiles. Et comme chacun le sait, c’est bien plus beau quand c’est inutile…