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Flavio Briatore nous parle de Michael Schumacher qui a changé la manière de piloter en F1.
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Une situation qui n'est pas tellement le fait des prestations relativement probantes de son remplaçant, Robert Kubica. C'est plutôt le probable départ à la retraite de Michael Schumacher qui monopolise toutes les conversations dans les allées du légendaire Autodrome de Monza.

Partira ou partira pas? On ne connaîtra la réponse à cette question qu'une fois le Grand Prix d'Italie terminé, dimanche soir. Mais en attendant, le degré de suspense qui se fait sentir à Monza reflète l'importance de l'événement. On n'a pas tous les jours l'occasion d'assister au départ du plus grand champion de l'histoire d'un sport.

Car même si le personnage n'a pas toujours fait l'unanimité, ses résultats placent Michael Schumacher au Panthéon du sport automobile pour de longues années à venir.

En 15 ans, l'Allemand a littéralement réécrit l'histoire de la F1, à sa façon, méthodique et impitoyable. Sept titres de champion du monde, 89 victoires- soit presque autant que Prost (51) et Senna (41) réunis- 68 pole positions: des records qui resteront longtemps tout en haut des tabelles statistiques de la F1. De quoi rendre la discipline un peu orpheline si, comme le veut la rumeur, il annonce sa retraite dimanche après-midi.

Mercredi, le quotidien populaire allemand Bild a annoncé avoir été informé, «par une source sûre», que Michael Schumacher prenait sa retraite sportive.

Mais hier après-midi, devant une forêt de micros, de caméras et de stylos, l'Allemand a refusé de confirmer la nouvelle. «Beaucoup de choses ont été écrites à mon sujet, mais je ne peux que répéter ce que nous avons toujours dit: nous ferons une annonce dimanche. Et pas avant.»

Avant, il faudra faire semblant de rien, et se concentrer sur la course qui se prépare, sur le duel qui oppose l'Allemand au champion du monde en titre, Fernando Alonso, sur les terres de Ferrari.

Il y a 15 jours, en Turquie, Michael Schumacher a perdu deux points sur l'Espagnol, malgré une voiture manifestement plus compétitive. À quatre Grands Prix de la fin, avec 12 points de retard, l'Allemand n'a plus le droit à l'erreur.

Sur ce circuit milanais atypique, où la vitesse a encore droit de cité, où la voiture se retrouve avec une aérodynamique modifiée et amoindrie, la bataille entre la Ferrari 248 F1 et la Renault R26 va vraisemblablement tourner autour des pneumatiques. «Nos voitures sont désormais très proches», expliquait Fernando Alonso au soir de sa deuxième place de Turquie. «La vraie différence, sur ces dernières courses, va se jouer entre Michelin et Bridgestone!»

Une bataille à la gomme qui risque de tomber sur le bitume. L'Autodrome de Monza a, en effet, été resurfacé sur une grande partie de son tracé, de la Curva di Lesmo à la variante Ascari. À priori, rien de bien inquiétant. «Avant, c'était beaucoup plus bosselé, racontait hier Felipe Massa. Maintenant, c'est plus lisse, plus agréable. En plus il y a beaucoup plus d'adhérence. Je ne vois que du positif dans ce resurfaçage.»

Sauf que l'avis du pilote Ferrari, chaussé de Bridgestone n'engage que lui, et les écuries équipées par le même manufacturier. Dans le camp adverse, on est un peu plus inquiet. Les essais privés menés ici même la semaine dernière, ont laissé entrevoir un week-end difficile pour les pilotes équipés par le manufacturier français. «Ce nouveau revêtement est une vraie loterie pour les concurrents, estimait quant à lui David Coulthard. On ne le connaît pas trop, et on ne sait pas ce qu'il nous réserve.»

Fernando Alonso, quant à lui, avouait qu'il avait, dans ces conditions, trouvé le comportement de sa machine «déplaisant.»

Si cela se confirmait, Michael Schumacher, dimanche, pourrait, panache suprême, annoncer sa retraite sur une victoire...