Le cerveau d'un pilote de Formule 1 ne fonctionne pas comme celui du commun des mortels. Ses neurones ne se dopent qu'à l'adrénaline de la victoire. Elles ne se satisfont que de la première place. Sans cette quête de l'excellence, d'ailleurs, un tel cerveau ne serait pas en F1. Celle-ci demande tant d'efforts, tant de sacrifices que seule l'obsession de la victoire peut permettre d'y accéder.

Le cerveau d'un pilote de Formule 1 ne fonctionne pas comme celui du commun des mortels. Ses neurones ne se dopent qu'à l'adrénaline de la victoire. Elles ne se satisfont que de la première place. Sans cette quête de l'excellence, d'ailleurs, un tel cerveau ne serait pas en F1. Celle-ci demande tant d'efforts, tant de sacrifices que seule l'obsession de la victoire peut permettre d'y accéder.

Les neurones de Jacques Villeneuve, en tout cas, répondent parfaitement à la définition du cerveau de F1. Hier, le Québécois a réussi l'exploit de hisser sa BMW Sauber à la sixième place de la grille de départ, signant ainsi, de loin, son meilleur résultat de la saison.

Mais alors qu'on aurait pu le croire enthousiaste à la lecture de ce résultat, le Québécois se disait frustré de n'avoir pu faire mieux encore! Une attitude typique d'un pilote qui ne se suffit jamais de ne pas se trouver en pole-position. " On revient de loin, admet tout de même Villeneuve. Pendant Q2 (la deuxième séquence éliminatoire des qualifications, au cours de laquelle six pilotes restent sur le carreau), on a pensé qu'il ne serait pas facile de se glisser parmi les dix premiers, mais on y est tout de même arrivé avec les deux voitures. Sur la fin, il ne m'a manqué que trois centièmes pour passer devant Fernando Alonso. C'est un peu frustrant, d'autant plus que j'ai commis quelques petites erreurs pendant mon tour rapide. "

Si le Québécois s'avouait frustré, ce n'était vraiment pas le cas des membres de l'écurie BMW Sauber. Willy Rampf, le directeur technique, affichait un large sourire qui illuminait un visage traditionnellement bourru. " Jacques a vraiment fait très fort, se plaisait-il à répéter. Nous nourrissions l'espoir d'un bonne place en qualifs, et Jacques a transformé notre rêve en réalité. "

Mario Theissen, de son côté, tempérait sa joie. Un proche de l'écurie confie que les relations entre Jacques Villeneuve et le patron allemand ne s'améliorent guère. À Montréal, après l'abandon du Québécois, Theissen a qualifié sa sortie de route " d'erreur de débutant ". Et hier, le Bavarois refusait de citer le nom de Villeneuve, se contentant d'admettre qu'une voiture en troisième ligne constituait le meilleur résultat de la saison pour son équipe.

Villeneuve, décidément, aura fort à faire pour convaincre Theissen de le conserver en 2007. Peut-être pourra-t-il signer un exploit cet après-midi. En tout cas, il compte bien y faire oublier sa bévue de Montréal. " La voiture n'est pas facile à conduire, parce que la piste est assez graisseuse et glissante, mais la course se présente assez bien, conclut Villeneuve. Au moment de nous qualifier, nous pensions surtout à la course, et notre stratégie devrait nous permettre de réussir quelque chose. "

Et pourquoi pas son premier podium de la saison? Après tout, sur la grille de départ, il n'est précédé que des deux Ferrari, des deux Renault et de Rubens Barrichello. Parmi ces cinq pilotes, il y a quelques Brésiliens coutumiers des gaffes et autres problèmes techniques, qui devraient permettre à Villeneuve de grimper dans le classement. Cet après-midi, il s'agira surveiller de près la BMW Sauber numéro 17...