R - Je ne veux pas citer de noms. Nous déciderons de nos pilotes 2007 en fin de saison seulement, ce qui nous donnera l'opportunité de bien observer tous ceux qui sont sur le marché. Du côté des jeunes pilotes, disons que je suis très impressionné par Robert Kubica, notre pilote-essayeur. Il a fait nettement mieux que nous l'espérions, et je pense qu'il a un avenir certain en F1, même s'il a encore beaucoup à apprendre.

Q - Quels sont, selon vous, les pilotes les plus prometteurs à l'heure actuelle ?

R - Je ne veux pas citer de noms. Nous déciderons de nos pilotes 2007 en fin de saison seulement, ce qui nous donnera l'opportunité de bien observer tous ceux qui sont sur le marché. Du côté des jeunes pilotes, disons que je suis très impressionné par Robert Kubica, notre pilote-essayeur. Il a fait nettement mieux que nous l'espérions, et je pense qu'il a un avenir certain en F1, même s'il a encore beaucoup à apprendre.

De l'avenir de Jacques Villeneuve, Mario Theissen refuse de parler pour l'instant.

Le Québécois serait en «observation». Un rôle qu'on ne lui envie pas...

Q - Hériter d'une structure comme celle de Sauber n'engendre-t-il pas des déceptions ? Vous n'auriez pas préféré démarrer d'une feuille blanche ?

R - Non, parce que nous dispo sons déjà d'une équipe rodée et soudée. La capacité de l'équipe à réagir me surprend énormément. Je prends l'exemple du Grand Prix de Monaco, il y a trois semaines. Le jeudi et le samedi des essais, nous avons rencontré des problèmes électroniques très étranges. Les techniciens ont travaillé très tard dans la nuit pour tenter d'y trouver une solution, à la fois à Monaco, dans notre garage, à Munich et à Hinwil. Tout le monde s'y est mis. Et la récompense de ces efforts est arrivée: le dimanche, le problème n'est pas réapparu et on a marqué deux points avec Nick Heidfeld. J'ai rarement pris un tel plaisir pour deux petits points. Ils ont démontré la capacité de l'écurie à faire face à des situations inattendues.

Q - Que vous manque-t-il encore pour faire partie des trois meilleures équipes ?

R - Avant tout de la patience! Comme je l'ai dit, nous n'allons pas gagner d'un jour à l'autre. La concurrence est très rude, il y a cette saison six ou sept écuries qui sont très proches, au sommet du classement. Même si nous disposons de moyens plus faibles et d'un personnel réduit, nous espérons garder le contact avec les meilleurs cette saison, avant d'aller les chercher ces prochaines saisons. Notre but, à long terme, est évidemment de nous battre pour les victoires. Et pour ça, nous allons devoir faire mieux que toutes les écuries présentes sur la grille.

Q - Et comment voyez-vous l'avenir ?

R - C'est encore loin. Nous avons beaucoup à faire pour amener l'écurie là où nous le souhaitons. De nombreuses possibilités s'offrent à nous comme, par exemple, vendre nos moteurs à d'autres équipes. Mais je crois que nous allons surtout nous concentrer sur nous. Nous voulons gagner, et le plus vite possible.

Le quartier général de BMW, dans la banlieue de Munich, donne le ton. En forme de moteur, avec quatre tours telles quatre pistons dressés vers le ciel, le bâtiment central de la marque impressionne les visiteurs.

C'est toute l'ambition de BMW qui se trouve résumée dans ce bâtiment. La marque bavaroise tient à être admirée. Et s'est jetée en F1 dans ce seul but.

Lorsque BMW y est revenue, en 2000, en partenariat avec Williams, l'idée était déjà de lancer un jour sa propre écurie. Frank Williams et Patrick Head, les deux actionnaires de l'écurie anglaise, n'ayant pas voulu la céder, BMW s'est tournée vers l'équipe Sauber, basée à Hinwil, près de Zurich, à deux heures de route de Munich.

Interview avec l'architecte de ce mariage, Mario Theissen.

Q - La mi-saison désormais atteinte, comment qualifiez-vous cette première partie de championnat pour la première fois sous l'appellation BMW ?

R - Je salue toute l'équipe pour ce qu'elle a réussi en quelques mois. Vous savez, les gens ont travaillé virtuellement 24 heures sur 24 pour améliorer tout ce qui pouvait l'être. Il ne faut pas pour autant s'attendre à des victoires immédiates. Nous savions qu'il en serait ainsi, d'autant plus que certaines autres écuries disposent de budgets nettement plus importants que le nôtre. Nous avons marqué des points, on a divisé par deux l'écart qui nous séparait des plus rapides... je crois que nous disposons désormais de bases solides pour aller plus loin.

Q - Allez-vous continuer d'engager de nouveaux employés à l'usine ?

R - Bien sûr. En ce moment, nous sommes en train d'intégrer un groupe de 50 personnes qui viennent d'être embauchées. Et ça va continuer. En janvier dernier, nous avons instauré une deuxième rotation d'ingénieurs en soufflerie et, en décembre prochain, nous aurons une troisième rotation quotidienne; la soufflerie fonctionnera alors 24 heures sur 24. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous serons à égalité, de ce point de vue, avec nos concurrents. Ce mois-ci, nous attendons aussi l'autorisation de bâtir une extension de nos bâtiments de Hinwil, extension qui sera terminée fin 2007. Et tout ça, bien sûr, en parallèle avec le programme de course.